Lancé en 2011 pour un montant de 4 milliards de dollars, le Grand barrage de la Renaissance (GERD) est présenté comme le plus grand ouvrage hydroélectrique d’Afrique. Il fait 1,8 kilomètre de large et 145 mètres de haut.
«Nous ferons d’autres projets comme le GERD dans les prochaines cinq, dix ou quinze années», a promis M. Abiy lors d’un entretien télévisé sur les médias d’Etat. «Nous voyons que nous pouvons terminer ce que nous avons commencé.»
Implanté sur le Nil bleu, à 30 km de la frontière avec le Soudan, le GERD doit atteindre à terme une capacité de production de 5.000 mégawatts (MW), soit le double de celle actuelle de l’Ethiopie.
«Nous attendons un milliard de dollars (de revenus, NDLR) chaque année de ce barrage», a lancé le Premier ministre éthiopien, de l’argent qui selon lui «sera utilisé dans d’autres projets».
Situés en aval, le Soudan et l’Egypte ont dénoncé ce projet «unilatéral» d’Addis Abeba qui menace, selon eux, leur approvisionnement en eau.
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«Beaucoup de nos amis ont discuté, mis en garde et menacé» l’Ethiopie à propos du GERD, notamment devant le Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il rappelé. «Mais si vous regardez les barrages au Soudan et en Egypte, (...) ils n’ont même pas perdu un litre d’eau et nous ne voulons pas que le GERD leur crée des préoccupations ou des peurs.»
L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent avec quelque 130 millions d’habitants et en forte croissance démographique, a des besoins croissants en électricité.
Selon la Banque mondiale, en janvier 2025, quelque 60 millions d’Ethiopiens, soit près de la moitié de la population de ce géant d’Afrique de l’Est, vivaient sans électricité, faute notamment de réseaux.
L’Egypte, qui dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau, notamment pour l’agriculture, continue d’invoquer un droit historique sur le fleuve et d’affirmer que le GERD représente une menace «existentielle».