Fintech de Conakry: le modèle marocain de la finance islamique, source d’inspiration

La finance islamique débattue lors de la Fintech Week de Conakry 2025.

Le 24/10/2025 à 08h14

VidéoLa finance islamique s’est imposée comme un thème central des débats à la Fintech de Conakry où les participants ont salué le modèle marocain. En conjuguant innovation, respect des principes religieux et inclusion financière, le Maroc offre une voie que d’autres pays africains entendent suivre.

La Fintech de Conakry 2025, les 22 et 23 octobre à Conakry, a été le théâtre d’échanges riches sur la place croissante de la finance islamique en Afrique. Longtemps perçue comme une alternative, ce mode de financement s’affirme désormais comme un pilier d’un développement financier inclusif, principalement inspiré du succès marocain.

Mounir Bousnin, expert marocain de la finance islamique confie que «la finance islamique ou participative, comme on l’appelle au Maroc, a toujours été demandée ou encore plus une obligation dans nos pays où l’islam est largement répandu. Les banques participatives au Maroc ont réussi d’une belle façon. Beaucoup de clients marocains se sont dirigés vers de telles banques».

Cet échange d’expériences Sud-Sud est perçu comme une opportunité majeure pour accélérer l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest.

Les délégués de la Fintech de Conakry ont insisté sur la nécessité d’adapter les enseignements marocains aux réalités locales, notamment en Guinée, où le potentiel de la finance islamique reste largement inexploité, regrette Ibrahima Kalil Kaba, commissaire général du Guinée Fintech Week.

«Je pense que le Maroc a un rôle très important à jouer car ces produits y ont été expérimentés. Lorsque leurs spécialistes viennent dans des pays comme le nôtre, ils peuvent apporter les bonnes pratiques. Ce partage d’expérience revêt toute son importance pour que nous puissions développer l’inclusion financière».

Mais au-delà de la transposition du modèle, la clé du succès réside dans l’intégration de la technologie. L’avenir de la finance islamique passera, suggère Ibrahima Kalil Kaba, commissaire général du Guinée Fintech Week, par la digitalisation: applications mobiles, plateformes de financement participatif, solutions de paiement conformes à la charia.

«L’intégration de la fintech et de la technologie et la finance islamique permet d’accélérer et développer l’inclusion financière des personnes qui étaient exclues du système traditionnel. Ce segment de la population souhaite disposer de produits islamiques».

La Fintech de Conakry 2025 a confirmé une conviction partagée :le modèle marocain de finance participative n’est pas seulement un succès national, mais une source d’inspiration continentale. En combinant expérience, cadre réglementaire solide et ouverture à la technologie, le Maroc montre qu’une finance à la fois éthique, inclusive et innovante est possible.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 24/10/2025 à 08h14