Dans un communiqué, «Fitch» a expliqué cette décision par l’incertitude quant à la capacité du pays à mobiliser des fonds suffisants pour répondre à son important besoin de financement et la grande pression sur ses réserves en devises. Cette situation, poursuit-il, reflète l’échec dans la mise en œuvre des actions préalables pour finaliser l’accord de prêt avec le Fonds monétaire international d’un montant d’environ 2 milliards de dollars.
D’après Fitch, les besoins de financement du gouvernement tunisien devraient atteindre 16% du PIB en 2023 (environ 7,7 milliards de dollars) et 14% du PIB en 2024 (7,4 milliards USD), bien au-dessus de la moyenne de 9% durant la période 2015-2019. Cette situation résulte de déficits budgétaires élevés et d’échéances de dette importantes, tant au niveau local qu’au niveau international, y compris les remboursements de certaines obligations, relève la même source.
Le plan de financement du gouvernement repose sur un financement étranger de plus de cinq milliards de dollars (10% du PIB), notamment, le prêt du FMI, précise Fitch, ajoutant que «ce prêt ne sera probablement pas entièrement mobilisé cette année, même si un accord avec le FMI est conclu au deuxième semestre de l’année 2023».
Côté devises, Fitch explique que les sources de financement extérieur dépendent fortement « des emprunts extérieurs du gouvernement, et qu’un déficit important du financement extérieur du gouvernement au-delà de notre scénario exercerait une pression supplémentaire sur les réserves, qui s’élevaient à 7,8 milliards de dollars, soit 93 jours d’importations en avril 2023».
La Tunisie est parvenue à conclure un accord préliminaire avec le FMI depuis le 15 octobre 2022, en vue d’obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars, remboursable sur une période de 48 mois. La déprogrammation du dossier de la Tunisie de l’ordre du jour de son conseil d’administration réuni en janvier 2023, a relancé les spéculations et les polémiques sur les perspectives de cet accord censé insuffler une bouffé d’oxygène à l’économie du pays.
Pour donner son aval, le FMI s’attend à un engagement ferme des autorités tunisiennes à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les entreprises publiques tunisiennes accablées par un lourd endettement et lever les subventions sur certains produits de base.