Le différend financier opposant la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) et le fournisseur britannique Aggreko représente un enjeu énergétique majeur pour les gabonais. Selon les informations rapportées par la MAP, Aggreko, qui fournit 30% de l’électricité consommée dans la capitale Libreville, menace de réduire sa production si sa créance de 15 milliards de francs CFA (environ 22 millions d’euros) n’est pas honorée par la SEEG.
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Aggreko joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en électricité du Gabon, notamment à Libreville, en complétant la production des centrales hydroélectriques et thermiques gérées par la SEEG. Une réduction de sa production aurait donc un impact direct sur la disponibilité de l’électricité dans le pays, aggravant les délestages déjà persistants.
« Face au scandale à la SEEG et aux délestages récurrents, j’ai ordonné un audit rigoureux. Tous les coupables d’actes préjudiciables seront traduits en justice », a déclaré le président de la transition, Brice Oligui Nguema sur sa page Facebook, soulignant la gravité de la situation.
Cette dette soulève des interrogations sur la gestion financière de la SEEG et sa capacité à honorer ses engagements envers ses fournisseurs. Les raisons de cette situation restent à éclaircir, mais pourraient être liées à des problèmes structurels de gouvernance, de financement ou de recouvrement des factures auprès des consommateurs.
Des enjeux économiques majeurs
Les enjeux économiques sont majeurs, car une perturbation prolongée de l’approvisionnement en électricité pourrait avoir des répercussions négatives sur les activités industrielles, commerciales et les conditions de vie des populations. De plus, cette situation pourrait décourager les investissements étrangers dans un secteur clé pour le développement du pays.
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Sur le plan politique, cette crise énergétique met à l’épreuve la capacité des autorités gabonaises à gérer efficacement les services publics et à assurer une fourniture stable et abordable de l’électricité, essentielle au bien-être de la population et à l’attractivité économique du pays.
Des solutions envisageables à l’issue de l’audit annoncé
Parmi les solutions envisageables à l’issue de l’audit annoncée, un plan de refinancement de la dette d’Aggreko, une restructuration de la gouvernance de la SEEG ou l’ouverture du secteur à de nouveaux acteurs pourraient être explorées. Cependant, ces options nécessiteraient des réformes en profondeur et un engagement ferme des autorités pour assurer la viabilité à long terme du secteur énergétique gabonais.
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En définitive, cette situation met en lumière les défis auxquels fait face le Gabon dans la gestion de son secteur énergétique et la nécessité d’adopter des politiques durables pour assurer un approvisionnement stable et abordable en électricité, moteur essentiel du développement économique et social du pays.