Ce mercredi 20 décembre à Conakry, c’est un peu comme un dimanche ordinaire, une journée sans travail. Ou pire, la ville donne l’impression que c’est un jour de grève. Il n’y a quasiment aucune voiture en circulation. Cette paralysie, due à l’explosion du dépôt de carburant lundi dernier et qui a causé le décès d’au moins dix-huit personnes et blessé 190 autres, a mis la ville à l’arrêt et provoqué d’importants dégâts matériels.
Conséquence, il est impossible pour les citoyens de faire leurs courses. Certains, dans l’urgence, comme Amadou Sylla, sont obligés de sortir et de payer le prix fort pour se déplacer: «Actuellement, le déplacement en ville n’est pas facile. J’ai du marcher du centre-ville jusqu’au Pont du 8 novembre».
Se voulant rassurantes, les autorités ont annoncé, mercredi 20 décembre, la reprise de la vente du gasoil, mais visiblement le problème est resté intact. L’Etat a exigé la fermeture des stations de service. Mis à part le gasoil, il est formellement interdit de servir de l’essence.
Les conducteurs de taxis-motos ont lancé une initiative ingénieuse de solidarité, confie Sekouba Mara «Lorsqu’un ami est en possession de deux ou trois litres dans sa moto, il dépanne ses collègues avec au moins un litre. Et généralement ça marche. Nous sommes solidaires entre nous».
Cet élan de générosité intervient au lendemain de l’appel lancé par Mamadi Doumbouya, président de la transition: «J’appelle le peuple de Guinée à la solidarité et à la prière pour la Nation en ces moments de dure épreuve», a déclaré le chef de la junte au pouvoir depuis septembre 2021.
A noter que les coûts du transport se sont envolés depuis lundi. Passant souvent du double au triple.