C’est la 2e mine de lithium du Mali: 36 milliards de FCFA et 500 emplois directs attendus dans un premier temps

Le président Assimi Goïta à l'inauguration officielle de la 2e mine de lithium du Mali.

Le 11/11/2025 à 12h34

VidéoAvec l’inauguration de sa deuxième mine de lithium, le Mali opère une diversification stratégique de son économie minière et se positionne comme un acteur incontournable dans la chaîne de valeur des énergies vertes.

Le 3 novembre 2025, le président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta a inauguré la 2ème mine de lithium du Mali à N’guanala, dans la région de Bougouni. Il était accompagné par des membres du gouvernement, du président du CNT et plusieurs autres personnalités. Cette nouvelle mine porte ainsi à deux le nombre de mines de lithium exploitées au Mali.

La première mine de Goulamina avait été inaugurée le 15 décembre 2024. Cette nouvelle inauguration marque ainsi la volonté affichée du Mali d’occuper sa place de leader parmi les pays producteurs de ce minerai stratégique.

Dans une interview accordée à la presse à la fin de l’inauguration, le président Goïta a tenu à préciser que «ce projet s’exécutera en deux phases. La première phase aura une retombée de chiffre d’affaires de 36 milliards de francs cfa, avec 500 emplois directs».

Il a ajouté que «la deuxième phase verra une augmentation du chiffre d’affaires d’environ 111 milliards de francs cfa avec 800 emplois directs». Le président de la transition a également précisé que «la participation du Mali à ce projet est d’environ 37% dont 5% pour le secteur privé». Selon lui, «le Mali tirera un bénéfice de 250 milliards de francs cfa».

Pour sa part l’économiste Modibo Mao Makalou a affirmé que «dans la première phase d’exploitation de ces deux mines, les usines vont produire environ 600.000 tonnes de concentré de spodumène qui seront exportés et vendus sur le marché international».

Selon l’économiste, «c’est une avancée notoire parce que nous sortons de la mono-industrie minière de l’or». Il estime que «600.000 tonnes par an vont faire du Mali le 1er pays producteur de lithium, suivi par le Zimbabwe». Il a ajouté que «le lithium est un minerai critique qui permet de se positionner dans la transition énergétique et écologique».

Modibo Mao Makalou a conclu que «cela vient à point nommé parce qu’il y a 45% de Maliens qui n’ont pas accès à l’électricité, et qu’il est impératif pour le Mali d’aller vers la transformation structurelle pour lui permettre de s’industrialiser».

Selon le Dr Abdoulaye Konaré, maître-assistant à la Faculté des sciences économique et de gestion, «les deux mines de lithium associées vont faire en sorte que le Mali ait une importante recette fiscale, une redevance conséquente au niveau des miniers et une part assez importante avec la révision du code minier qui alloue au Mali 35%».

Il a ajouté que «l’importance de ces mines pour l’économie nationale ne s’arrête pas seulement aux recettes; il y a aussi la création d’emploi. Ces deux mines associées vont créer environ 600 emplois directs et des milliers d’emplois indirects. Il y a aussi le développement communautaire; car dans le plan minier, ces sociétés minières doivent s’engager à contribuer au développement de la communauté dans laquelle elles vont s’implanter».

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 11/11/2025 à 12h34