L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) vient de publier sa 18e édition de Global innovation index (GII) -Indice mondial de l’innovation. L’édition 2025 a passé en revue 139 pays des cinq continents. Selon le rapport, «l’édition 2025 de l’indice mondial de l’innovation révèle un monde en transition, où l’innovation demeure un moteur essentiel de compétitivité et de résilience, mais dont la nature et la géographie évoluent rapidement.»
Si le groupe des leaders reste globalement stable, le paysage mondial se diversifie, plusieurs économies à revenu intermédiaire enregistrant des progrès constants.
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Pour appréhender l’innovation au niveau mondial, l’OMPI se base sur le Global innovation index (GII) élaboré depuis 2007 par l’OMPI, l’université Cornell et l’Insead. Cet indice est un outil de mesure des capacités et des performances des pays en matière d’innovation à travers une analyse quantitative et qualitative de 80 indicateurs couvrant les principaux aspects de l’innovation: institutions, capital humain et recherche, infrastructures, sophistication de affaires, produits des connaissance et des technologies et produits de la créativité.
Selon le rapport, «comparé aux précédentes éditions du GII où les résultats étaient plus mitigés, avec un recul pour certains piliers, le tableau de cette année apparait plus uniformément positif. Seuls trois indicateurs du GII 2025 étaient en baisse: le nombre de transactions de capital-risque, les lancements de médicaments et le réchauffement climatique».
Toutefois, poursuit le rapport, «une analyse plus approfondie révèle un ralentissement persistant au fil du temps: les investissement dans l’innovation ont considérablement ralenti, la croissance de la R&D a atteint son plus bas niveau depuis 2009, le capital-risque continue de se contracter et le rebond des dépôts de brevets est fulgurant».
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Selon le classement, la Suisse occupe le premier rang mondial en termes d’innovation avec un score de 66,0 devant la Suède (52,6), les États-Unis (61,7), la Corée du Sud (60,0) et Singapour (59,9).
A l’inverse, le continent africain est à la traine. Cela s’explique surtout la faiblesse des écosystèmes d’innovation. A titre d’illustration, Si-Ware Systems de l’Université du Caire d’Égypte est l’unique pôle d’innovation africain à figurer dans le Top 100 mondial. Si-Ware Systems se classe au 83e rang des 100 principaux pôles d’innovation du monde, alors que la Chine en compte 24, suivie par les États-Unis (22), l’Allemagne (7),… D’ailleurs, la Chine a intégré, pour la première fois, le Top 10 des pays les plus innovants de l’OMPI.
Ainsi, les pays africains doivent intensifier leurs efforts en investissant massivement dans l’éducation, la recherche, l’inclusion numérique et encourager l’entrepreneuriat innovant. Nonobstant, certains pays africains arrivent à améliorer continuellement leur rang dans le classement de l’OMPI.
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Maurice conserve son rang de première économie la plus innovante du continent. Avec un score de 32,5, l’ile conserve sa position de leader en Afrique et gagne deux places au niveau mondial pour occuper le 53e rang. Maurice demeure au sommet du continent grâce à ses performances au niveau des indicateurs investisseurs en capital-risque (5e mondial), les institutions (32e) la sophistication des marchés (28e), la créativité (37e).
Mieux, le pays qui doit aussi son rang à son environnement règlementaire et des affaires favorable, figure parmi les six pays au monde classés «fastest innovation climbers», aux côté de l’Arabie saoudite, du Qatar, du Bahreïn, du Brésil et de la Jordanie.
Dans une déclaration à lexpress.mu, Kaviraj Sukon, ministre de l’Enseignement supérieur de Maurice, a expliqué que cette progression «témoigne des efforts entrepris pour renforcer l’écosystème de recherche, d’innovation et de développement technologique à Maurice. Cette distinction conforte notre ambition de faire de l’innovation un pilier de la croissance économique et sociale».
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Derrière Maurice, le Maroc maintient et consolide son rang de seconde économie africaine la plus innovante. Le Royaume a fait un bond de 6 places pour occuper le 57e mondial sur 139 pays. Selon le rapport, «les progrès du Maroc reflètent sa capacité industrielle, sa production de propriété intellectuelle et son investissement dans le savoir. Au cœur de ces progrès, se trouve une transition vers une production à haute valeur ajoutée. Son économie est progressivement passée de la fourniture de matières premières et d’une fabrication à bas coût à des produits plus sophistiqués, se classant au 12e rang mondial dans la fabrication de haute technologie, qui représente désormais près de 50% de sa production manufacturière totale».
Cela s’explique par le développement au cours de ces dernières années des secteurs d’automobile, aéronautique et électronique qui ont permis le développement de nombreux écosystèmes industriels dynamiques.
L'indice mondial d'innovation: le Maroc se hisse au 2e rang africain et au 57e mondial avec un score de 31,1. Le Maroc affiche également d’excellents résultat en matière de dessins et modèles industriels rapportés au PIB (6e mondial), de marques (24e) et d’intensité des actifs immatériels (26e)…
Selon ce rapport, le Maroc affiche également d’excellents résultat en matière de dessins et modèles industriels rapportés au PIB (6e mondial), de marques (24e) et d’intensité des actifs immatériels (26e)… «ce qui témoigne d’un secteur privé de plus en plus capable de valoriser sa marque et de progresser dans la chaine de valeur». A cela il faut ajouter les performances du Maroc en matière d’éducation (16e) et de la croissance de la productivité du travail (24e).

Le Top 3 africain est complété par l’Afrique du Sud avec un score de 30,1 qui le classe au 61e rang mondial. L’Afrique du Sud tire sa force de son expertise dans la recherche et le développement, de ses publications scientifiques de pointe et de son écosystème entrepreneurial dynamique. Le pays occupe le 8e rang mondial en termes de dépenses d’éducation rapportées au PIB, 32e au niveau du QS university ranking,…
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Les autres pays du Top 10 africain sont les Seychelles qui réintègrent le classement et arrive au 75e rang mondial (avec un score de 27,2), la Tunisie (76e mondial avec un score de 27,0), l’Egypte (86e; 24,7), le Botswana (87e; 24,6), le Sénégal (89e; 23,8), la Namibie (91e; 23,5) et la Cap-Vert (95e; 22,6).
Top 10 des pays africains les plus innovants, selon le Global Innovation Index 2025
Rang Afrique | Pays | Rang mondial | Scores |
---|---|---|---|
Maurice | 1er | 53e | 32,5 |
Maroc | 2e | 57e | 31,1 |
Afrique du Sud | 3e | 61e | 30,1 |
Seychelles | 4e | 75e | 27,2 |
Tunisie | 5e | 76e | 27,0 |
Egypte | 6e | 86e | 24,7 |
Botswana | 7e | 87e | 24,6 |
Sénégal | 8e | 89e | 23,8 |
Namibie | 9e | 91e | 23,5 |
Cap-Vert | 10e | 95e | 22,6 |
Source: OMPI/ONU
Par ailleurs, à noter aussi qu’au niveau de l’Afrique du Nord, l’Algérie se positionne au 115e rang mondial avec un score de seulement 18,9.
Enfin, il faut souligner que les trois dernières places du classement GII 2025 sont occupées par trois pays africains: le Congo (137e mondial avec un score de 13,6), l’Angola (138e; 13,0) et le Niger (139e; 11,9).