Voici le nouveau top 7 africain où il fait bon investir. Selon le rapport conjoint de Control Risks et Oxford Economics Africa sur l’indice risque-récompense en Afrique pour 2024 (page 3), sept pays se démarquent avec un «score net positif», signifiant que les opportunités d’investissement (récompenses) l’emportent sur les risques potentiels. Il s’agit du Maroc, qui caracole en tête du classement avec un score net de 1,18, le plus élevé du continent, suivi du Botswana (0,66), de la Tanzanie (0,45), de l’Ouganda (0,30), de l’Île Maurice (0,28), du Sénégal (0,24) et de la Côte d’Ivoire (0,23).
Photo de Casa Finance City. En 2024, le Maroc est le champion du score net risque-récompense en Afrique grâce à sa stabilité politique et à son environnement favorable aux affaires.. DR
Le terme «récompenses» dans le contexte de ce rapport fait référence aux retours potentiels sur investissement et de croissance économique qu’un pays offre aux investisseurs, qu’ils soient financiers (profits, dividendes) ou stratégiques (accès à un nouveau marché, approvisionnement en matières premières, etc.). Les «récompenses» englobent les avantages compétitifs d’un pays comme sa main-d’œuvre qualifiée, ses ressources naturelles, la taille de son marché intérieur ou sa position géographique stratégique.
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Un environnement politique et réglementaire stable et favorable aux affaires est également considéré comme une «récompense» pour les investisseurs, puisqu’il réduit risques et incertitudes. Hormis ces sept pays africains, les autres affichent un score net négatif. Cela place ces nations dans une position privilégiée pour attirer les capitaux étrangers dans un contexte pourtant marqué par « des bouleversements sociaux et des changements technologiques » selon le rapport.
A l’inverse, un score net négatif reflèterait des risques supérieurs aux récompenses, ce qui rendrait le pays moins attractif pour l’investissement. Ce score permet aux investisseurs d’évaluer rapidement l’équilibre entre les opportunités et les risques, et de comparer les différents marchés.
Si aucun pays n’est à l’abri des chocs extérieurs, les sept nations citées plus haut ont su créer un environnement propice aux affaires, réduisant l’écart entre risques et récompenses. Une trajectoire encourageante pour l’Afrique dans son ensemble.
Les stratégies gagnantes
le Maroc se démarque nettement avec un score net de 1,18, le plus élevé du continent africain selon le rapport. Ce résultat traduit un environnement très attractif pour les investisseurs, où les opportunités (récompenses) l’emportent largement sur les risques potentiels. Jouissant d’une stabilité politique relativement élevée et d’un cadre réglementaire favorable aux affaires, le Royaume a su mettre en place les réformes nécessaires pour stimuler l’investissement, tant national qu’étranger.
Viennent ensuite le Botswana et la Tanzanie, qui affichent respectivement un score de 0,66 et 0,45. Le premier s’appuie sur ses ressources minières abondantes et un climat des affaires apaisé tandis que la seconde mise sur un vaste marché intérieur, ses richesses naturelles et une position stratégique pour le commerce régional.
L’Ouganda (0,30) profite d’une croissance économique soutenue, portée notamment par ses exportations agricoles et l’essor de son secteur des services. L’Île Maurice (0,28), avec sa stabilité institutionnelle et sa main-d’œuvre qualifiée, demeure une plaque tournante financière et un hub régional pour les entreprises.
Le Sénégal (0,24) et la Côte d’Ivoire (0,23) ferment ce palmarès des pays les plus prometteurs. Le premier s’appuie sur son secteur énergétique en plein essor tandis que la seconde capitalise sur une économie diversifiée, de l’agriculture à l’industrie manufacturière.
«Ces sept pays sont parvenus à mettre en œuvre des stratégies gagnantes pour améliorer leur compétitivité et réduire les facteurs de risque, que ce soit au niveau politique, sécuritaire ou réglementaire», souligne le rapport de Control Risks qui conclut que «s’ils persistent dans cette voie vertueuse, ils consolideront durablement leur attractivité auprès des capitaux étrangers.»
Des performances contrastées en 2023
Le rapport souligne des trajectoires contrastées parmi ces sept pays performants. Si le Maroc et le Botswana conservent des scores risque-récompense élevés, témoignant d’une certaine continuité dans leurs politiques attractives pour les investisseurs, d’autres nations comme l’Ouganda et le Sénégal ont substantiellement amélioré leurs performances par rapport à 2023.
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En effet, en 2023, l’Ouganda affichait encore un score négatif de -0,2, signifiant que les risques l’emportaient alors sur les opportunités d’investissement. Mais des réformes ambitieuses ont permis un spectaculaire redressement, avec un score positif de 0,30 en 2024. Cette remarquable progression s’explique notamment par des efforts soutenus pour renforcer la stabilité politique, moderniser le cadre réglementaire des affaires et développer des infrastructures clés.
Le Sénégal a également connu un contraste saisissant. Pays le plus attractif d’Afrique en 2023 avec un score de 1,03, il a vu son avance se réduire en 2024, tout en conservant un score positif appréciable de 0,24. Ce repli relatif s’explique par l’anticipation de risques accrus liés au cycle électoral couronné par l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays. Cependant, les perspectives économiques restent prometteuses, portées par un secteur énergétique en plein essor.
Ces exemples illustrent que les performances en matière d’attractivité pour l’investissement peuvent évoluer rapidement, à la hausse comme à la baisse, en fonction des politiques mises en œuvre. « Un suivi attentif et des ajustements constants sont donc nécessaires pour les gouvernements souhaitant rester compétitifs et rassurer les investisseurs.
Des secteurs prometteurs à saisir
Si les secteurs porteurs varient d’un pays à l’autre, des tendances se dégagent. Les opportunités sont particulièrement prometteuses dans les domaines de l’agro-industrie, des mines, des services aux entreprises, des TIC et des infrastructures.
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Pour contrebalancer les défis en matière de sécurité, de stabilité politique et de gouvernance, ces sept pays ont adopté des réformes ambitieuses. Le Maroc a accru son attractivité pour les investisseurs grâce à un ensemble de mesures, dont la mise en place d’une nouvelle charte d’investissement, tandis que le Botswana a renforcé les garde-fous contre la corruption.
De plus, l’amélioration des infrastructures énergétiques, de transport et de télécommunications a été une priorité stratégique. La transition verte est également au cœur des préoccupations avec des incitations pour les énergies renouvelables et l’économie circulaire.
Malgré ces avancées notables, des défis de taille subsistent selon le rapport, notamment le déficit de compétences qualifiées et les pressions démographiques. « L’éducation et la formation professionnelle sont la clé pour préparer la main-d’œuvre aux nouveaux métiers induits par la 4ème révolution industrielle », thèse largement soutenue par les experts et des études.
Les 7 pays africains affichant un «score net de l’indice risque-récompense » positif en 2024, du plus élevé au plus faible :
Pays | Score de l’indice de récompense | Score de l’indice de risque | Score net de l’indice risque-récompense | Rang |
---|---|---|---|---|
Maroc | 5.19 | 4.01 | 1.18 | 1er |
Botswana | 4.10 | 3.44 | 0.66 | 2ème |
Tanzanie | 5.81 | 5.37 | 0.45 | 3ème |
Ouganda | 6.31 | 6.01 | 0.30 | 4ème |
Maurice | 3.50 | 3.22 | 0.28 | 5ème |
Sénégal | 5.27 | 5.03 | 0.24 | 6ème |
Côte d’Ivoire | 5.59 | 5.36 | 0.23 | 7ème |
Source : The Africa Risk-Reward Index 2024.