Kenya Airways suspend ses vols vers Kinshasa après la détention d’employés en RDC

Un avion de la compagnie Kenya Airways.

Le 29/04/2024 à 16h33

La compagnie aérienne Kenya Airways (KQ) a annoncé lundi qu’elle suspendait ses vols «vers Kinshasa», en raison de la détention «illégale» de deux de ses employés en République démocratique du Congo (RDC) depuis une dizaine de jours.

Kenya Airways, l’une des principales compagnies d’Afrique, avait demandé vendredi la libération de deux salariés de son bureau de l’aéroport de Kinshasa, détenus depuis le 19 avril par les services de la Détection militaire des activités anti-patrie (Demiap). Selon elle, un tribunal militaire avait accepté la veille une demande de remise en liberté.

Les autorités congolaises n’ont pas communiqué sur ces arrestations.

«En raison de la détention qui se poursuit d’employés de KQ par l’unité des renseignements militaires à Kinshasa, Kenya Airways (KQ) n’est pas en mesure d’assurer efficacement ses vols sans personnel. En conséquence, nous avons pris la décision difficile de suspendre les vols vers Kinshasa à compter du 30 avril 2024», a annoncé la compagnie dans un communiqué lundi.

«La détention continue de nos employés a rendu difficile la supervision de nos opérations à Kinshasa, qui comprennent le service client, la manutention au sol, les activités de fret et, de manière générale, la garantie d’opérations sûres, sécurisées et efficaces», ajoute-t-elle.


Elle demande aussi que son «personnel soit traité avec humanité et respect pendant cette détention illégale».

Mystérieuse cargaison

Les motifs de cette détention sont pour l’instant peu clairs.

Kenya Airways affirmait vendredi que «la raison de leur arrestation était l’absence de documents douaniers concernant une cargaison de valeur qui devait être transportée sur un vol KQ le 12 avril 2024».

Mais cette cargaison, dont le contenu reste pour l’instant inconnu, «n’a pas été chargée, ni acceptée par KQ en raison d’un dossier de documentation incomplet», soulignait Kenya Airways, en déplorant que «tous les efforts pour expliquer aux officiers militaires que KQ n’avait pas accepté la cargaison en raison de documents incomplets se (soient) révélés vains».

Les employés ont été détenus «au secret jusqu’au 23 avril, date à laquelle des responsables de l’ambassade et l’équipe de KQ ont été autorisés à leur rendre visite», affirmait-elle.

La compagnie aérienne affirme lundi qu’elle continue «de coopérer avec les agences d’enquête et les entités gouvernementales compétentes en RDC et au Kenya pour garantir que cette question soit résolue».


«Nous demandons au tribunal militaire de les libérer afin de permettre le respect d’une procédure régulière et que notre personnel innocent puisse retourner dans leurs familles et leur vie quotidienne sans harcèlement», poursuit-elle.

Cet incident a suscité l’indignation au Kenya.

«Il s’agit d’une violation grave des droits des deux Kényans et d’une violation inquiétante des principes diplomatiques sur lesquels sont fondées (...) les relations entre le Kenya et la RDC», avait estimé le président de la commission parlementaire sur la Défense, les Renseignements et les Affaires étrangères, Nelson Koech, dans un communiqué.

Kenya Airways a été fondée en 1977 après la disparition d’East African Airways. Elle dessert 45 destinations, dont 37 en Afrique.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/04/2024 à 16h33