Dans une déclaration rendue publique lundi à Abuja, Douka a indiqué que «la Commission de la CEDEAO marque son appui total pour cet important projet et ne ménagera aucun effort pour les appuis à apporter par ses États membres quant à leur adhésion totale audit projet». «La Commission de la CEDEAO salue vivement les Autorités du Royaume du Maroc et de la République Fédérale du Nigeria, au premier desquelles Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Excellence le président Muhammadu Buhari, pour avoir eu cette vision du futur qui consacrera définitivement l’indépendance énergétique de notre région et le renforcement de la coopération Sud-Sud» , a-t-il souligné.
Il a fait savoir que les instances statutaires du projet, à savoir, le Comité de Pilotage et le Comité Technique «vont se réunir incessamment pour sa mise en œuvre».
«Ce giga projet s’annonce au bon moment, car le déficit en moyens de production d’énergie est l’un des défis critiques de la région CEDEAO. En effet, notre demande en énergie est couverte à seulement 60%, avec un tarif cher avoisinant 0,24 USD/kWh et un taux d’accès faible de 53%», a-t-il expliqué.
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«Le projet permettra à nos Etats membres producteurs du gaz naturel (Nigeria, Ghana, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mauritanie) de tirer profit de l’utilisation de ce combustible pour la production d’énergie et l’utilisation du gaz domestique dont l’utilisation est aussi faible», a affirmé le commissaire de la CEDEAO, ajoutant que ceci est compatible avec le Plan Directeur de développement des moyens régionaux de production et transport d’énergie électrique horizon 2019-2033 adopté en décembre 2018 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO qui milite pour la génération de 16 000 MW dans la région dont une forte proportion du gaz naturel comme combustible.
La Commission de la CEDEAO a signé le 15 septembre dernier un mémorandum d’entente avec l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc et la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) dans le cadre de la construction du Projet de Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), a-t-il rappelé.
Il a noté que c’est un accord tripartite, dont les parties s’engagent à préparer, mobiliser les ressources, développer et mettre en œuvre le projet comme un ouvrage unique consistant à livrer du gaz provenant du Nigeria et qui traverse onze pays côtiers membres de la CEDEAO, en passant par la Mauritanie pour aboutir au Maroc. A long terme, le supplément en gaz serait exporté vers l’Europe.
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Le roi Mohammed VI a affirmé, dimanche, dans son discours à la Nation à l’occasion du 47-ème anniversaire de la Marche Verte, que le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc, destiné aux générations présentes et futures, «œuvre en faveur de la paix, de l’intégration économique du continent africain et de son développement commun».
«Eu égard à la dimension continentale du Gazoduc Nigeria-Maroc, Nous y voyons aussi un projet structurant promettant d’arrimer l’Afrique et l’Europe», a souligné le roi.
Compte tenu de l’intérêt particulier que Nous portons au partenariat avec les États de l’ouest du continent, ce projet représente pour Nous plus qu’un projet bilatéral entre deux pays frères, a affirmé le Souverain, soulignant que « Notre souhait est qu’il soit plus largement un projet stratégique profitable à l’ensemble de la région de l’Afrique de l’ouest, dont la population dépasse 440 millions d’habitants ».