«Les consommateurs sud-africains sont confrontés à des difficultés financières croissantes en raison des taux d’intérêt élevés de la banque centrale, ce qui pèse lourdement sur les activités économiques du pays», a souligné la banque dans son dernier rapport hebdomadaire «Economic Weekly».
Le Comité de politique monétaire (MPC) de la SARB a augmenté les taux d’intérêt de 475 points de base depuis novembre 2021. Le taux directeur actuel a été maintenu à 8,25% depuis près d’un an pour faire face à l’inflation. Selon les économistes de la FNB, la demande, en particulier pour les dépenses sensibles aux taux d’intérêt, s’est affaiblie, ce qui révèle une pression accrue sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
«L’économie sud-africaine est aux prises avec un environnement très difficile, avec une faible croissance économique et des conditions financières de plus en plus serrées pour les consommateurs», a-t-on mis en garde.
Le rapport explique ainsi que les dépenses de consommation des ménages ont augmenté lentement à 0,7% l’année dernière, une baisse significative par rapport au taux de croissance de 2,5% observé en 2022, notant que cette situation a conduit à un déclin continu du crédit, à l’affaiblissement de la monnaie locale, le rand, ainsi qu’à la chute de l’indice JSE All Share ajusté à l’inflation.
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«Même si l’inflation a atteint un sommet, elle n’est toujours pas totalement maîtrisée. Il existe encore des risques potentiels, ce qui amène la Banque de réserve à faire preuve de prudence lorsqu’elle envisage de réduire les taux d’intérêt», signale le document.
Selon l’Agence gouvernementale des statistiques «Stats SA», l’Afrique du Sud a évité de justesse la récession technique au 4ème trimestre de 2023, son produit intérieur brut (PIB) ayant augmenté seulement de 0,1%.
Au 1er trimestre 2024, la croissance économique a été également de 0,1%, affectée notamment par la crise énergétique et les délestages électriques récurrents, ainsi que les problèmes portuaires et ferroviaires qui plombent les exportations du pays.
Dans son dernier rapport, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse les prévisions de croissance du PIB de l’Afrique du Sud pour 2024 à 0,9 %, au lieu de 1,8 % annoncée en octobre dernier.