L’Afrique possède d’immenses richesses minières, notamment dans les «métaux critiques», sur lesquels la Chine exerce une forte domination dont les autres pays, notamment occidentaux, cherchent à s’affranchir en prospectant sur le continent africain.
«La Commission de l’Union africaine étudiera et soutiendra la création d’une coalition de pays africains producteurs de minéraux essentiels afin de promouvoir une coopération régionale stratégique et durable, de soutenir la création de valeur ajoutée et la valorisation», a indiqué un projet de déclaration de dirigeants du continent et représentants de l’Union africaine (UA) publié mercredi.
Qualifiant cette initiative de «stratégie africaine pour les minéraux verts», l’UA a déclaré qu’elle constituerait un «véhicule permettant d’exploiter les vastes richesses minières de l’Afrique pour un développement résilient au changement climatique», sans donner de détail.
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Cette décision intervient alors que Washington, notamment, cherche à s’approvisionner en minéraux stratégiques en provenance de la République démocratique du Congo (RDC), afin de contester le quasi-monopole actuel de la Chine sur ce secteur lucratif.
La RDC, confrontée à une nouvelle flambée de violence, possède l’une des terres les plus riches de la planète, notamment en cuivre, cobalt, coltan et lithium, des matériaux essentiels à la fabrication de composants pour l’armement, les téléphones mobiles et les voitures électriques.
L’UA, dans la même déclaration, demande également «des engagements et des partenariats internationaux plus forts pour combler le déficit de financement et soutenir l’adaptation, la résilience et le développement durable».
Mahamoud Ali Youssouf, le président de la commission de l’UA, avait déjà demandé lundi, au nom de la «justice climatique», plus de fonds aux pays pollueurs, au nom des fortes conséquences du réchauffement subies par l’Afrique, quand celle-ci «ne contribue qu’à hauteur de 4% des émissions de gaz à effet de serre».
Selon un rapport publié la semaine dernière par l’ONG Oxfam et l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est, ses Etats membres, à savoir Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud, «ont reçu ensemble, en moyenne, 1,7 milliard de dollars par an entre 2013 et 2022, en ”équivalents subventions”, soit la valeur réelle de l’aide climatique après intérêts et remboursements de la dette».
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«Ce montant est inférieur de 96% aux 41,8 milliards de dollars dont les pays de l’Igad affirment avoir besoin chaque année pour mettre en œuvre leurs plans d’action nationaux sur le climat jusqu’en 2030», poursuivait ce rapport.
Lors du sommet COP29 de l’ONU de l’année dernière en Azerbaïdjan, les nations riches se sont engagées à fournir 300 milliards de dollars par an pour le financement climatique des pays en développement, un montant qualifié d’extrêmement insuffisant.
L’un des objectifs du Brésil pour la COP30 de cette année, qui se tiendra à Belém en novembre, est de trouver d’autres sources de financement pour combler le déficit.