«Je tiens à rassurer les potentiels investisseurs saoudiens: leurs investissements sont sûrs dans la première économie d’Afrique», a martelé le chef de l’Etat nigérian à Riyad, insistant sur les bons «retours sur investissements» dans son pays.
La visite du chef de l’Etat nigérian s’est en outre soldée par la signature d’un accord de coopération entre les deux pays, entérinant une volonté politique de renforcer les relations bilatérales. Mais les retombées économiques restent vagues pour l’instant.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai, le président nigérian a entamé des réformes économiques destinées à redresser les finances publiques et à attirer à nouveau les investissements étrangers. Ceux-ci s’élevaient à seulement 470 millions de dollars en 2022, contre 2.2 milliards de dollars en 2014.
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La veille du sommet, le ministre nigérian du pétrole Heineken Lokpobiri avait annoncé sur son compte X (anciennement Twitter) avoir signé un protocole d’accord portant sur le «renforcement du partenariat et de la coopération dans le secteur du pétrole et du gaz» et prévoyant « des échanges en matière de technologies et un afflux d’investissements ».
Les relations entre l’Arabie saoudite et l’Afrique se sont renforcées à partir des années 1970 en particulier avec les pays qui comptent des populations musulmanes.
Le Nigeria et l’Arabie saoudite sont tous deux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
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Mais si la présence diplomatique du Royaume saoudien sur le continent africain s’est nettement renforcée ces dernières années, son implication économique demeure limitée malgré la création il y a un an d’une chambre du commerce Nigeria-Arabie Saoudite.
«La coopération énergétique entre les deux pays existent uniquement via les discussions lors des sommets et réunions de l’Opep dont les deux pays sont membres. Mais aucun investissement significatif de l’Arabie dans le secteur pétrolier nigérian ne s’est matérialisé», explique à l’AFP Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Selon lui, le protocole d’accord énergétique signé entre Abuja et Riyad «restera probablement plutôt à l’état de bonnes intentions».
L’Arabie Saoudite et le Nigeria, respectivement premier producteur mondial de pétrole et premier producteur africain, souffrent de la baisse des prix du brut amorcée en début d’année.
Les deux Etats, dont les économies dépendent majoritairement du secteur pétrolier, ont donc pour priorité commune la stabilisation des prix de l’or noir.