La journée du 18 décembre 2023 est à marquer d’une pierre blanche. En cette journée, a été inaugurée à Kigali la première usine de vaccins à ARN messager en Afrique.
La capitale rwandaise devient ainsi la première ville où la firme allemande BioNTech implante une usine dans le cadre de ses multiples initiatives visant à contribuer à la construction d’un écosystème africain de vaccins durables et résilients et assurer un accès équitable aux nouveaux médicaments à l’échelle mondiale.
Selon le Président du Rwanda, Paul Kagame c’est une étape majeure qui vient d’être franchie en matière de souveraineté sanitaire en Afrique.
«Vous vous souvenez peut-être qu’au départ, les gens s’accordaient à dire que les vaccins ARNm ne pouvaient même pas être administrés en Afrique. Ils nous disaient que c’était trop compliqué pour nos systèmes de santé. Puis, lorsque nous nous sommes lancés dans le projet de fabrication de ces vaccins sur notre continent, on nous a dit qu’il faudrait au moins 30 ans pour y arriver. Mais tout cela était faux. C’est possible. Et parce que c’est possible, c’est nécessaire», a-t-il a fièrement souligné.
L’usine, toujours en construction, sera initialement équipée de deux BioNTainers avec une capacité de production de 50 millions de vaccins par an et des produits pharmaceutiques formulés en vrac. Des vaccins contre la Covid-19, le paludisme, le VIH, la tuberculose et potentiellement le cancer.
«Notre objectif est de nous assurer que ces installations fonctionnent selon les normes mondiales. En 2025, nous avons l’intention de fabriquer des lots d’essai pour approbation réglementaire, qui pourraient devenir les premiers lots commerciaux de vaccins à base d’ARNm fabriqués et livrés en Afrique» explique Ugur Sahin, PDG et cofondateur de BioNTech.
En dehors du Rwanda, de telles usines seront construites au Sénégal, au Ghana, en Afrique du Sud ou encore à la Barbade.
En 2024, BioNTech compte réaliser des essais cliniques en Afrique pour des vaccins candidats ciblant le paludisme, la tuberculose et le VIH. Ces maladies sont très répandues sur le continent et causent plus de deux millions de décès chaque année, avec un impact significatif sur la mortalité infantile. Seulement 1% des vaccins utilisés en Afrique sont fabriqués sur le continent. L’Union africaine compte multiplier ce nombre pour atteindre 60% de vaccins fabriqués en Afrique d’ici 2040.