Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Le 11/12/2025 à 12h51

Les autorités du Soudan du Sud a annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l’armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l’exportation via Port-Soudan et est situé à l’extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Cette région est devenue l’épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l’ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

«Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes», a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud est préoccupé par l’insécurité croissante le long du champ pétrolier et a «toujours plaidé en faveur d’une solution pacifique et diplomatique», a souligné M. Ateny, lors d’une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu du texte.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig «après la fuite de l’armée» soudanaise.

Des soldats soudanais ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier ont, selon Juba, déposé leurs armes au Soudan du Sud.

Les FSR ont cette semaine accusé l’armée soudanaise d’avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué «des dizaines» de personnes et détruit des infrastructures vitales. Ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées par l’AFP.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l’exporter.

Malgré l’exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l’armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d’habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/12/2025 à 12h51