Le pays d’Afrique australe connaît l’un des taux d’inflation les plus élevés au monde, officiellement à 55% en mars après avoir atteint des taux à trois chiffres l’an dernier lors d’un dernier épisode d’hyperinflation qui avait ravivé de mauvais souvenirs.
En 2008, l’inflation hors de contrôle avait atteint un pourcentage de 500 milliards: les prix augmentaient si vite que les étiquettes dans les rayons des magasins devaient être changées plusieurs fois par jour.
«À compter d’aujourd’hui, les banques convertiront les soldes actuellement libellés en dollars zimbabwéens dans la nouvelle monnaie baptisée l’Or du Zimbabwe (Zimbabwe Gold), ZiG», a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse le gouverneur de la Banque centrale John Mushayavanhu.
Cette mesure vise à favoriser «la simplicité, la confiance et la prévisibilité» financière du Zimbabwe, a ajouté M. Mushayavanhu en présentant les nouveaux billets colorés qui se déclineront en huit coupures allant de 1 à 200 ZiG.
Les Zimbabwéens disposent de 21 jours pour échanger leurs anciens billets.
La monnaie locale a perdu près de 100% de sa valeur par rapport au dollar américain au cours de l’année écoulée. Le dollar zimbabwéen s’échangeait vendredi à environ 30.000 pour un dollar américain, 40.000 sur le marché noir, selon l’observatoire Zim Price Check.
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L’économie du pays est plombée depuis une vingtaine d’années, marquée par des pénuries d’argent et de nourriture. Et les quelque 16 millions de Zimbabwéens sont en proie à une pauvreté généralisée et un chômage élevé.
«Besoin de plus»
Le pays avait un temps déjà abandonné le dollar zimbabwéen, au profit du dollar américain devenu alors monnaie officielle. La monnaie locale avait été relancée en 2019, mais la confiance n’est jamais vraiment revenue.
Dans le pays, les prix des biens et des services sont fixés en dollar américain. La plupart des Zimbabwéens préfèrent être payés en billets verts.
Ceux qui perçoivent leur salaire en monnaie locale se précipitent généralement dans les bureaux de change le jour de paie pour tenter de prendre de vitesse une prochaine dévaluation.
Ces dernières années, le gouvernement a tenté en vain de stabiliser l’économie en émettant notamment des pièces d’or, censées enrayer l’engouement pour le dollar américain, accusé d’affaiblir la monnaie locale.
Jeudi, le président Emmerson Mnangagwa a inspecté les réserves de la Banque centrale dont les coffres contiennent, selon M. Mushayavanhu, 1,1 tonne d’or.
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L’institution conserve également d’autre ressources précieuses tels que des diamants, qui en équivalent or ajouteraient 0,4 tonne supplémentaire aux réserves, a ajouté M. Mushayavanhu.
«Il est évident que nous avons besoin de plus», a estimé l’économiste Prosper Chitambara, expliquant que d’autres pays comme l’Afrique du Sud voisine disposent de réserves bien plus importantes.
«Plus les réserves sont importantes, plus la confiance et la capacité à défendre sa monnaie contre les chocs sont grandes», a-t-il expliqué.
Selon le spécialiste, le gouvernement doit arrêter de faire marcher la planche à billet pour juguler l’inflation et doit réduire les dépenses publiques et faire des réformes.
La production d’or au Zimbabwe est dominée par le secteur informel et le pays isolé sur le plan diplomatique s’efforce d’attirer les investissements étrangers.