S’exprimant à Johannesburg lors de la 5e Conférence sud-africaine sur l’investissement, M. Ramaphosa a reconnu que l’incertitude politique élevée et la crise aigüe de l’électricité, avec des coupures électriques pouvant atteindre jusqu’à 12 heures par jour, ont terni l’image économique du pays.
Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat admet que l’approvisionnement en électricité peu fiable affaiblit la confiance des entreprises et des citoyens et entache les perceptions des investisseurs internationaux et de la communauté internationale concernant l’économie sud-africaine.
«Depuis avril 2018, nous avons dû faire face à une pandémie mondiale dévastatrice de la Covid-19, des troubles sociaux dévastateurs, plusieurs catastrophes naturelles et une crise du coût de la vie (...). De plus, nous sommes maintenant confrontés aux conséquences de plusieurs années de sous-investissement, ainsi qu’à la mauvaise gestion et la corruption endémique dans nos secteurs de l’électricité, du rail et de la logistique», a-t-il déploré.
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Il a de même souligné que le gouvernement s’efforce toujours de «nettoyer son image», alors que certains investisseurs internationaux seraient effrayés par «une série d’erreurs commises par les forces de l’ordre du pays».
Sur le plan financier, l’Afrique du Sud a récemment été mise sur liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI). Le pays doit ainsi améliorer ses capacités de lutte contre les activités financières criminelles. Cet avertissement devrait se traduire par des dépenses supplémentaires de la part des établissements financiers sud-africains pour se mettre en conformité avec la législation nationale et internationale sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
L’économie sud-africaine est probablement entrée dans une récession technique avec une deuxième contraction trimestrielle consécutive, révèle un indice qui suit les paiements interbancaires. L’indice BankservAfrica des transactions économiques, un indicateur de l’activité économique, a chuté de 1,7% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents.
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De sévères coupures d’électricité, une hausse de 50 points de base des taux d’intérêt le mois dernier, une inflation galopante et des réseaux logistiques délabrés «tiennent l’économie en otage», a déclaré l’économiste Elize Kruger, notant que l’Afrique du Sud pourrait plonger dans une récession technique.
Le produit intérieur brut de l’Afrique du Sud s’est contracté de 1,3 % au dernier trimestre de l’année dernière et il devient de plus en plus clair que la faiblesse de l’économie est devenue assez généralisée, la plupart des secteurs étant soumis à de fortes pressions.