Le cumul des gisements jusque-là découverts «fait un peu moins de 1.000 milliards de m3 de gaz», a-t-il dit vendredi au cours d’un atelier de partage sur le secteur des hydrocarbures. Cette rencontre de deux jours se tient sous l’égide du ministère du Pétrole et des Energies, en partenariat avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES).
Le cumul des réserves de gaz devrait se traduire par «beaucoup de ressources» devant permettre à l’Etat du Sénégal de «se positionner 5e au niveau africain en termes de ressources de réserves et 27e au niveau mondial», selon le directeur général de Petrosen EP. «C’est important», même si tout cela doit être relativisé, notamment en termes de volumes, a indiqué le DG de Petrosen Exploration-Production.
«Au Sénégal, nous avons une trentaine de blocs» dont «seulement huit sont sous contrat, les autres sont libres. Sur ces huit, nous avons eu les trois découvertes que sont Grand Tortue (frontière sénégalo mauritanienne), Sangomar, à près de 80 km au sud de Dakar, et Yakaar-Téranga», a précisé Thierno Seydou Ly. Selon lui, il s’agit là de «deux réserves différentes qui se situent dans la même zone au large de Cayar et vont être exploitées» dans le cadre du projet «Yakaar-Téranga».
Lire aussi : Mauritanie-Sénégal: à cause du Covid-19, British Petroleum reporte l’exploitation du gaz du projet GTA d’un an
«Ce projet en étude d’évaluation sera spécifiquement consacré à la stratégie « gas to power » qui consiste à la production d’électricité à partir du gaz, mais aussi au développement d’une industrie gazière avec le développement de chaîne de valeurs dans la production d’engrais, d’urée, de pétrochimie, d’industrie pharmaceutique, entre autres», a expliqué Ly. Il signale que le gisement de Sangomar fait référence à un champ pétrolier mais qui a du gaz, avec «plus de 70 milliards de mètres cubes de gaz qui est à récupérer».
Thierno Seydou Ly est revenu sur «l’autre grande découverte» représentée par «le gisement que nous partageons avec la Mauritanie», le champ dit «Grand Tortue que nous comptons développer conjointement avec une répartition équitable de 50% pour chaque Etat».
«Pour ce projet, 560 milliards de mètres cubes sont à récupérer dont la moitié va revenir au Sénégal», a fait savoir le directeur général de Petrosen Exploration-Production. «Pour le gisement Téranga qui est exclusivement dans les zones sénégalaises, 140 milliards de m3 de gaz sont à récupérer, alors que l’autre découverte, Yakaar, prévoit 400 milliards de m3 gaz», a indiqué Ly.
Lire aussi : Gazoduc Nigeria-Maroc: les importantes potentialités à l’export de la Cedeao expliquent sa portée stratégique
Depuis 1960, «sur 176 puits forés, 160 sont des échecs. En forant, il arrive parfois de trouver de l’eau ou rien. Seuls 16 puits ont eu un succès», a-t-il dit, en faisant observer que c’est à partir de 2014 que le Sénégal a commencé à faire «des découvertes de classe mondiale en termes de volume mais aussi de qualité du produit».
«Le forage de puits en mer coûte entre 50 et 100 milliards de CFA», a noté Ly, selon qui les industries pétrolières et gazières étant «très risquées, l’Etat du Sénégal a décidé de confier ces activités aux sociétés étrangères qui ont les moyens mais également les capacités techniques et sont disposées à prendre ces services». L’Etat du Sénégal n’ayant pas les moyens dont disposent ces sociétés, a pris l’option d’orienter «ses maigres moyens vers d’autres secteurs comme l’agriculture», a-t-il souligné.
Pour ces projets, a-t-il poursuivi, le Sénégal a opté pour le type de contrat dit de partage de production avec un transfert de risques vers les compagnies pétrolières. «Un bloc pétrolier, c’est une superficie délimitée avec des coordonnées géographiques et sur lequel on attribue un titre minier, confié à une société internationale qui serait en association avec une société nationale», a expliqué le DG de Petrosen Exploration/Production.