En dépit de la chute de la production aurifère malienne de 23% en 2024, sous l’effet des différends ayant opposé les autorités aux firmes étrangères exploitant l’or malien, notamment avec Barrick Gold, principal producteur d’or du Mali, les recettes collectées par le Trésor public malien au près des compagnies minières en activités au Mali ont fortement augmenté. Celles-ci ont atteint 835,1 milliards de FCFA en 2024, en hausse de 52,5%.
«De la migration du code minier de 2019 vers celui de 2023, les recettes collectées par le Trésor public auprès des sociétés minières sont passées de 546,6 milliards de FCFA en 2023 à 835,1 de FCFA milliards en 2024», nous explique l’économiste Modibo Mao Makalou.
Il ajoute que «le gouvernement et les Maliens obtiennent une plus grande participation au niveau des compagnies minières».
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L’actuel code minier, en vigueur depuis l’été 2023, est venu remplacer celui qui prévalait depuis 2019.
En août 2023, le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goita avait promulgué le nouveau code minier, soit vingt jours après son adoption à l’unanimité au Parlement. Une législation qui permettra à Bamako de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets miniers, contre 20% dans le code de 2019.
Selon le gouvernement, «le nouveau code permet désormais au gouvernement de prendre une participation de 10% dans les projets miniers et l’option d’acheter 20% supplémentaires au cours des deux premières années.»
Modibo Mao Makalou «la partie malienne à une plus grande participation au conseil d’administration, au niveau des redevances, des taxes; mais aussi des dividendes.»
Pour sa part, le consultant minier, Djibril Diallo dira que «l’investissement venant de l’étranger est un vrai handicap», expliquant que depuis 10 ans, «la crise sécuritaire que le pays traverse n’est pas favorable aux ressources minières et minérales du Mali.»
Il conclut en disant que «cet état de fait a considérablement joué sur les exploitations minières au Mali et que ce sont les anciens gisements qui sont toujours en cours d’exploitation.»
En plus du nouveau code minier, le Mali tire profit de la hausse du prix du métal jaune. Selon les agences, le prix de l’or a clôturé l’année à 2.600 dollars l’once, pour une croissance annuelle d’environ 30%. Cette situation profite au Mali qui applique désormais des taux de redevance ad valorem progressifs en fonction du prix de l’or.
L’or représente 25% du budget national, 75% des recettes d’exportation et 10% du PIB, selon le ministère des Mines. Le Mali ambitionne de porter la contribution de l’industrie minière à 20% de son PIB.