Mauritanie: le prix du riz importé baisse mais «pas suffisamment» au goût du consommateur

Du riz brisé.

Le 14/05/2025 à 12h09

VidéoPour de multiples raisons, les prix du riz chutent sur le marché international, une déflation qui devrait se faire ressentir chez les détaillants mauritaniens. Cependant, sur les étals du marché de Nouakchott, la baisse constatée n’est pas proportionnelle à la décrue mondiale.

Le cours du riz a très fortement baissé sur le marché mondial. Selon les données de la Banque mondiale, la tonne du riz blanc 5% de brisures est passée de 613 dollars en mars 2024 à 425 en mars 2025, soit une baisse de 30,67%.

Cette baisse s’explique par une multitude de facteurs dont la progression de la production mondiale de 2% à 535 millions de tonnes. De plus, l’Inde, premier exportateur mondial de cette céréale et fournisseur de premier plan du continent, a levé l’interdiction de l’exportation du riz blanc non basmati en vigueur depuis 2022. L‘offre indienne devrait être hausse de plus de 7 millions de tonnes à 145 millions de tonnes.

Ces deux éléments devraient contribuer à faire baisser le prix de la troisième céréale la plus cultivée au monde après le maïs et le blé. Selon l’Observatoire des statistiques internationales sur le riz, le prix pourrait descendre à son plus bas niveau depuis 10 ans.

Mais il en est rien en Mauritanie où cette baisse n’est que faiblement répercutée au goût du consommateur.

Mohamed Abdou, grossiste, confirme la chute du prix du riz dont «la tonne est passée de 42.000 à 39.600 ouguiyas. Cette baisse devrait se faire ressentir chez les demi-grossistes et les détaillants».

En se réfèrent au coût du sac, son confrère, Mahmoud Adi, parle quant à lui de «baisse relativement modeste» que Bouh ould Ethman estime à «50 ouguiyas pour un sac de riz importé, avec un impact limité sur le consommateur final».

Ahmedna, consommateur «les prix du riz importé restent inchangés. J’ai entendu le gouverneur de la Banque centrale parler d’une baisse de l’inflation, mais je ne vois pas d’incidence sur les étals. Ici, les gens consomment plus le riz local».

Cette appétence au riz local est soulignée par la direction générale de la Société National de Développement Rural selon laquelle la consommation locale est satisfaite à 90% par la production nationale.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 14/05/2025 à 12h09