Ce nouvel accord de pêche définit les modalités pratiques de mise en œuvre de la coopération entre Nouakchott et Dakar. Signé la semaine dernière, cet accord autorise les pêcheurs artisanaux sénégalais à avoir accès à la ressource à hauteur de 50.000 tonnes, pour un total de 550 embarcations sur une période d’une année.
Ibrahima Sarr, secrétaire de l’Association pour la promotion de la pêche artisanale durable en Afrique de l’Ouest (ADEPA), approuve le principe de coopération et de solidarité entre les Etats. Toutefois, il conteste la mise en pratique de certains points contenus dans cet accord.
Il rappelle également les difficultés structurelles dans lesquelles se débat le secteur de la pêche de Mauritanie, des embûches qui ont entraîné la baisse de la ressource halieutique, aggravant ainsi le risques d’insécurité alimentaire en raison de la raréfaction du poisson.
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Mansour Bahaida, président de l’ONG Zakia insiste sur la situation désastreuse du secteur de la pêche. Un contexte marqué, selon lui, par le pillage de milliers de tonnes de poisson destinées à la fabrication de farine pour l’alimentation animale dans des pays étrangers alors que les nationaux peinent à trouver cette source de protéines dans leurs plats. Des industries dont il dénonce les graves conséquences sanitaires, écologiques, économiques et sociales.
Becaye Samba Sy, responsable d’ONG et militant de la protection de l’environnement, rappelle le principe de solidarité entre les peuples frères de Mauritanie et du Sénégal. Mais il désapprouve un accord pêche «déséquilibré» dans le contexte d’un secteur en crise depuis plusieurs années, avec d’énormes difficultés d’approvisionnement du marché national.