C’est en 2024 que la Mauritanie devrait rejoindre le club des exportateurs de gaz grâce au gisement Grand Tortue Ahmeyim, partagé avec le Sénégal. Un début qui annonce un avenir gazier radieux pour la Mauritanie, les deux gisements découverts jusqu’à présent contiendraient des réserves de gaz colossales.
Ainsi, pour le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) située à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal, les réserves sont estimées, selon les dernières données mauritaniennes, à 25 trillons de mètres cubes de gaz naturel. Le démarrage de l’exploitation de ces ressources est prévu à partir de 2024, avec un volume de 2,5 millions de tonnes de gaz liquéfié par an.
La Mauritanie et le Sénégal ont signé un accord de partage de la production de ce gisement dont la production est assurée par un consortium comprenant le géant britannique BP, l’américain Cosmos.
Toutefois, le gisement qui fait saliver le plus les Mauritanien est celui du champ gazier de Bir Allah, situé à environ 60 km au nord du champ GTA et à 100 km au large des côtes nationales.
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Bir Allah a ce double avantage: d’immenses réserves qui se trouvent exclusivement dans les eaux territoriales mauritanienne. Selon les données distillées par les autorités, il s’agit d’un gisement de gaz de classe mondiale situé dans le bloc C8 avec des réserves évaluées entre 80 et 110 milliards de pieds cubes, soit entre 2.260 et 3.100 milliards de mètres cubes. Selon le ministre mauritanien du Pétrole, de l’énergie et des mines, la décision définitive d’investissement sera prise en 2025.
Ainsi, en cumulant ces deux importants gisements gaziers, la Mauritanie se retrouverait avec des réserves estimées à plus de 110.000 milliards de pieds cubes de gaz, soit plus de 3.100 milliards de mètres cubes de gaz, une position qui le classerait derrière le Nigéria (207.000 milliards pieds cubes), le Mozambique (176.000 milliards pieds cubes) et l’Algérie (159.000 milliards pieds cubes).
Ces réserves cumulées permettraient à la Mauritanie de devancer largement des pays comme l’Egypte (63.000 milliards de pieds cubes) et la Libye (55.000). Un volume colossal qui ferait de la Mauritanie un futur grand producteur de gaz avec la possibilité d’intégrer le Top 10 mondial, pour une population d’à peine 5 millions d’habitants. A ce titre, la Mauritanie a signé en 2022, un contrat avec BP et Kosmos pour l’exploration et le partage de la production du champ gazier de Bir-Allah.
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D’autres découvertes ne sont pas exclues sachant qu’une minime partie de l’offshore Mauritanien a été exploré jusqu’à présent.
En tout cas, les premières exportations de gaz mauritanien sont prévues pour la mi-2024 avec l’entrée en production du gisement offshore mauritano-sénégalais Grand Tortue Ahmeyim. Des exportations qui pourraient contribuer à dynamiser l’économie mauritanienne et inscrire le pays dans un vertueux cycle de croissance et de développement.
A ce titre, l’une des premières priorités devrait être l’électrification du pays via la mise en place d’infrastructures à même de produire suffisamment d’électricité et fournir du gaz pour la combustion à des tarifs attractifs afin de réduire et même éliminer l’usage du charbon de bois pour la combustion des aliments.
Reste que le gaz étant une énergie fossile, donc appelé à s’épuiser dans le temps, les autorités devraient ainsi également et surtout investir dans les énergies renouvelables (solaire, éolien,…) afin d’assurer un accès universel à l’électricité à tous les Mauritaniens, mais aussi contribuer à développer d’autres sources énergétiques dont l’hydrogène vert pour satisfaire la demande mondiale de ce produit les années à venir.