Malgré la levée récente des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Niger, la frontière avec le Bénin reste fermée, perturbant gravement les échanges commerciaux entre les deux pays voisins. Cette situation illustre les défis persistants de l’intégration économique régionale en Afrique de l’Ouest.
Le blocus frontalier impacte durement les opérateurs économiques nigériens. «Lorsque la CEDEAO a levé ses sanctions, nous avons pensé que la frontière avec le Bénin serait immédiatement rouverte pour reprendre nos transactions», déplore Barham Amadou, commerçant à Niamey. Abdoulaziz Amadou, dans la même ville, ne peut entrer en possession des marchandises bloquées à Cotonou : «Nous demandons aux autorités de trouver un terrain d’entente pour que les activités reprennent normalement.»
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Les entraves aux échanges commerciaux transfrontaliers vont à l’encontre des objectifs de la CEDEAO et des accords régionaux visant à créer un marché commun en Afrique de l’Ouest. Malgré les progrès réalisés, les différends politiques entre États continuent de peser sur l’intégration économique, pénalisant in fine les opérateurs privés.
Le blocus souligne également l’importance cruciale des corridors commerciaux régionaux. Comme l’explique Boubacar Issa, analyste, «Le trajet est plus long pour l’acheminement des marchandises avec le corridor de Lomé». Une logistique entravée qui se traduit par des coûts supplémentaires pour les entreprises et commerçants. «Les deux économies en souffrent et nul ne peut dire qui en a été impacté le plus», ajoute-t-il.
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Cependant, la récente réouverture de la frontière avec le Nigeria a partiellement soulagé certains commerçants nigériens. «On peut aller faire nos achats au Nigeria, on y trouve des produits bon marché», se réjouit Issaka Kalid. Cela montre l’importance du commerce intrarégional ouest-africain dans la résilience économique.
La fermeture prolongée de la frontière nigéro-béninoise met en lumière les défis persistants qui se dressent devant l’intégration économique régionale en Afrique de l’Ouest, malgré les efforts des institutions comme la CEDEAO. Un dialogue approfondi entre les États et le respect des accords commerciaux régionaux semblent primordiaux pour lever ces entraves et favoriser un véritable marché commun dynamique en Afrique de l’Ouest, au bénéfice des populations et des opérateurs économiques.