«Tous les projets de construction sur le site d’Agadem ont été suspendus et les employés du site ont été mis en congé jusqu’à ce que la situation de sécurité s’améliore», indique la CNPC dans une note datée de dimanche, consultée par l’AFP.
Selon la CNPC, le 12 juin «des groupes terroristes» ont mené «un certain nombre d’attaques ciblées sur les projets du pétrole». Depuis « la situation en matière de sécurité s’est détériorée» sur le site.
Mercredi midi, les autorités du Niger n’avaient pas encore réagi à cette décision de la CNPC, premier partenaire de ce pays depuis le début de l’exploitation du pétrole dans l’Agadem en 2011.
La société chinoise assure toutefois qu’elle versera à ses employés, dont le nombre n’est pas précisé, «un salaire correspondant à la norme de congé», jusqu’à ce que la situation sécuritaire s’améliore.
Agadem se trouve à plus de 1.700 km de Niamey, dans l’est désertique de la région de Diffa.
Selon l’armée nigérienne et une source locale, 6 soldats chargés de surveiller un important oléoduc acheminant le pétrole d’Agadem vers le Bénin, avaient été tués le 12 juin dans une attaque de «bandits armés», dans la région de Dosso (sud), proche du Bénin.
Lire aussi : Niger: les autorités confirment «le sabotage» d’un oléoduc par un groupe rebelle
En outre, un mouvement rebelle réclamant le retour au pouvoir du président élu Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet 2023 par un régime militaire toujours en place, avait revendiqué mi-juin une attaque contre l’oléoduc.
Cet évènement qui n’a pas fait de victimes est survenu dans la nuit du 16 au 17 juin dans le département de Tesker, situé dans la région de Zinder (centre-est), voisine de Diffa.
Le pipeline de près de 2.000 km, géré par Wapco, filiale de la CNPC, est par ailleurs au coeur d’une brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin, dont les relations sont particulièrement tendues depuis le coup d’Etat.
Le Niger refuse toujours de rouvrir sa frontière «pour des raisons de sécurité» et a coupé les vannes de l’oléoduc.
Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays.
Officiellement, les réserves prouvées du Niger tournent autour de deux milliards de barils.