Niger: les autorités de transition promettent de baisser le prix à la pompe

Un chauffeur de taxi-moto faisant le plein dans une station de service.

Le 03/07/2024 à 11h09

VidéoLa baisse du prix de l’essence à la pompe revient au-devant de l’actualité au Niger. Les autorités de transition ont annoncé la mise en place d’un Comité technique en vue de réfléchir sur la baisse du prix de l’essence actuellement fixé à 540 fcfa le litre (0,823 euro). Une démarche bien accueillie au sein de l’opinion nationale qui a toujours décrié le prix appliqué depuis 2011, date à laquelle le Niger est devenu pays producteur de pétrole.

Très attendue depuis plus d’une décennie, l’annonce de la mise en place d’un Comité de réflexion en vue de réduire le prix de l’essence a ravi plus d’un usager dans la capitale Niamey. Fixé par les autorités à 540 fcfa depuis 2011, soit l’un des plus bas de la région, date à laquelle le pays est devenu producteur de pétrole, les Nigériens espéraient depuis une baisse significative des prix à la pompe. Cette demande sociale est devenue pressente avec la hausse de la production pétrolière qui est passée de 20.000 barils/jour à 110 000-120 000 barils actuellement.

Le pays disposant d’une raffinerie de pétrole à même de traiter 20.000 barils/jour, les citoyens exigent de tirer pleinement profit de cette manne pétrolière.

Une demande sociale à laquelle la junte militaire au pouvoir compte apporter une réponse favorable afin d’atténuer l’impact de l’inflation.

«L’éventualité de la baisse du prix de l’essence est une bonne chose car elle va profiter à tout le monde. Ce ne sont pas uniquement les propriétaires de voitures et motos qui en bénéficieront», déclare Zakari, un conducteur de taxi.

De la future structure des prix des carburants, chacun y va de sa proposition. «Le prix raisonnable sera peut-être de 400 francs CFA», propose Amadou Soumaila, un propriétaire de voiture.

Une chose est sure, la révision de la structure des prix, une fois actée, aura des répercussions socio-économiques non négligeables.

«Quand les prix sont élevés, ils ont des conséquences sur les entreprises et sur les consommateurs. Plus le carburant est moins cher, plus le prix du transport sera moins élevé, plus la consommation sera élevée et plus la richesse du pays s’accroit. A travers ce comité, ce sera un bon levier pour le développement économique et social de notre pays. Cela permet au citoyen lambda de savoir qu’il y a du pétrole dans le pays», souligne Issoufou Boubacar Kado, analyste, spécialiste en finance publique.

Aujourd’hui à 540 fcfa à la pompe, la baisse du prix du litre d’essence serait une grande victoire pour tous les acteurs sociaux qui se battent pour cela depuis 13 ans. La baisse va certainement inverser la tendance inflationniste du fait des impacts du carburants sur les prix de nombreux secteurs, notamment le transport des personnes et des marchandises.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 03/07/2024 à 11h09