En juillet dernier, les autorités de transition nigériennes ont décidé de baisser fortement les prix des carburants. Ainsi, le litre d’essence, auparavant vendu à 540 FCFA, a chuté à 499 FCFA et celui du gasoil de 668 FCFA à 618 FCFA. Cependant, trois mois après cette décision qui a fortement bénéficié aux acteurs des transports, les usagers n’y trouvent toujours pas leur compte. En effet, cette baisse n’a pas été répercutée sur les tarifs des transports urbains. Du coup, les citoyens n’en ressentent pas les effets.
Du quartier Koira Tégui au quartier de la francophonie, Harouna Adamou paye 125 fcfa pour le trajet. Malgré la baisse du prix des hydrocarbures par un décret entré en vigueur le 23 juillet dernier, il ne constate aucun impact sur le coût de ses déplacements quotidiens.
«Malgré que le gouvernement a fait l’effort pour une réduction considérable des tarifs du carburant, nous continuons à payer le même prix pour le transport urbain. Je pense que les transporteurs doivent diminuer un peu leurs prix pour soulager les citoyens», explique Harouna Adamou, udager des transports urbains.
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Cette question suscite des réactions chez une écrasante majorité de citoyens nigériens qui se déplacent quotidiennement à travers les moyens de transport en commun.
«Je pense que les conducteurs de taxi et Faba-faba doivent réduire, ne serait-ce que 25 fcfa, leurs tarifs et nous faire ressentir les avantages de la baisse du prix des carburants», explique Djafarou Issaka, usager.
«Vraiment je trouve anormal qu’on continue à payer les mêmes tarifs pour se déplacer à Niamey malgré la chute des prix des carburants. Il revient aux autorités de revoir cette situation», ajoute Almoustapha Mahamadou, qui trouve que les déplacements à Niamey restent très coûteux.
Que pensent alors les transporteurs à ce sujet? «Il faut comprendre qu’une réduction de moins de 50 fcfa ne peut pas suffire à elle seule à réduire le prix du transport car nous avons aussi des taxes à payer, et qui n’ont enregistré aucune baisse. Il faut aussi souligner le mauvais état des routes de certains quartiers de Niamey, ce qui nous crée de constants des pépins mécaniques et nous immobilise au garage pour faire des réparations», explique Laouali Soumana, conducteur de taxi à Niamey.
«Il faut admettre que malgré la baisse salutaire des prix des hydrocarbures, plusieurs facteurs font que le prix du transport reste intact. Nous versons beaucoup d’argent dans les caisses de l’État pour rester en règle et pouvoir mener nos activités», justifie Issoufou Moussa, conducteur de Faba-Faba à Niamey.