C’est à la majestueuse plaine du Mont Nimba, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, que le coup d’envoi de la 4ᵉ édition de la saison touristique de Guinée a été donné.
Un choix symbolique et stratégique. Qualifiée de «Valeur universelle exceptionnelle» par l’Unesco, la Réserve naturelle est dominée par une chaîne de montagnes qui culmine à 1.752 m d’altitude au Mont Nimba.
Les pentes de celui-ci, couvertes de forêt dense en contrebas d’alpages à graminées, regorgent d’une flore et d’une faune particulièrement riches en espèces endémiques, écrit l’Unesco. «Cette réserve dispose d’une originalité et d’une diversité de peuplement animal et végétal des plus remarquables, non seulement pour l’Afrique de l’ouest, mais aussi au niveau de tout le continent africain»
Pour Amadou Tounkara, directeur général adjoint de l’Office National du Tourisme, le secteur minier représente un gisement grâce auquel le tourisme peut se développer «Nous avons souhaité montrer que le développement des mines n’entrave pas celui du tourisme. À travers les mines, nous pouvons aménager les sites touristiques. Avec le temps les mines s’épuisent, pas le tourisme grâce à notre culture authentique. La grotte Blindée, par exemple, est un refuge naturel».
Lire aussi : La Guinée lance sa 3e saison: des montagnes de Dalaba, pour que le tourisme prenne de l’altitude
La Grotte de Blindée, à environ 52 km de Nzérékoré, grâce aux mythes qui l’entourent s’est imposée comme un incontournable circuits écotouristiques destinés à révéler la richesse géologique et spirituelle de la région.
Mohammed Lamine Kaloga, guide touristique, se fait un plaisir de rappeler les croyances des temps anciens «c’était un refuge naturel oû les gens venaient s’abriter lors des luttes tribales. On raconte que lorsqu’on tirait sur les personnes qui se trouvaient à l’intérieur de cette grotte, un phénomène surnaturel se produisait, soit la balle ne sortait pas du fusil, soit le projectile ne pouvait atteindre sa cible».
Lire aussi : Cultivées, abandonnées puis ressuscitées: les fleurs de Mali racontent l’histoire de Guinée
Même sorti de cette excavation, le mythe encore, celui du pont de liane de Koulé. Comme son nom l’indique c’est un ouvrage végétal, tissé par les seuls initiés poursuit Mohammed Lamine Kaloga, «la réalisation de ce pont se fait dans le secret, à l’abri des regards des non-initiés, de la collecte des lianes jusqu’à l’installation du pont en passant par le tissage. Voilà sa particularité».
Cependant, en dépit de la beauté naturelle de ses sites, sa culture millénaire et les mythes qui jalonnent son histoire, la Guinée peine encore à faire du tourisme un secteur économique porteur.
Amadou Tounkara, directeur général adjoint de l’Office National du Tourisme, revient sur les ambitions des autorités à tirer plein profit de tous ces atouts, «actuellement, le tourisme ne contribue qu’à hauteur de 1% au PIB. Notre vision, à l’horizon 2030, est d’atteindre 5%».
Lire aussi : Guinée: sur le chemin escarpé des chutes de Nguilo, pour une cascade de souvenirs
Ainsi, l’ambition est claire: faire du tourisme un levier de création d’emplois, de valorisation des richesses locales et d’opportunités pour la jeunesse, tout en préservant la biodiversité et les traditions qui façonnent l’identité de la Guinée forestière.


