Chercheurs, producteurs, enseignants et acteurs du développement y échangent sur le rôle stratégique du conseil agricole dans la formation, la productivité et la souveraineté alimentaire. Plusieurs exposants, notamment venus du Maroc, y présentent leurs innovations et produits agricoles. La rencontre, d’une durée de trois jours, porte sur le thème «Le conseil agricole dans l’enseignement supérieur et dans les politiques et programmes agricoles».
Pour Alioune Badara Diongue, président du Conseil des jeunes entrepreneurs agricoles, le thème de cette édition traduit parfaitement les enjeux du secteur «cette thématique montre toute l’importance du conseil dans le secteur agricole et ça prouve que la connaissance est un intrant important, un intrant essentiel pour la bonne production et la bonne productivité.»
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Aissatou Dieng, exposante du ministère de l’Agriculture, met en avant le soutien du Projet de renforcement des petits exploitants. «Nous avons exposé nos produits. D’autre part, nous sommes, au niveau du ministère, partenaire du projet SHEP qui accompagne les agriculteurs pour qu’ils produisent selon la demande du marché.»
Quant à Aminata Sow, entrepreneure dans l’agroalimentaire, elle valorise les produits locaux. Formée en aviculture, Aminata témoigne également de l’impact concret de la formation sur son activité «auparavant, on ne faisait que la production de poulet et se commercialisation. Mais c’est à travers cette formation, j’ai pu faire la transformation des poulets en saucissons, merguez et autres. La découpe également faisait partie de la formation.»
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À l’image d’Aminata, de nombreux acteurs tirent profit de ces formations comme Mouhamadou Seyni Sarr, jeune passionné d’agriculture, venu au forum pour apprendre et découvrir les innovations du secteur.
«Je n’ai pas encore été formé, mais c’est une passion qui m’anime depuis toujours. Être ici me permet de comprendre les réalités du secteur, d’échanger avec des experts et de découvrir de nouvelles techniques de production. J’invite tous les jeunes à venir participer à ce genre d’événements, car c’est une occasion unique d’apprendre et de se projeter dans l’avenir de l’agriculture», souligne Mouhamadou Seyni Sarr.
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Au cœur du forum, la formation s’impose comme un levier essentiel pour atteindre la souveraineté alimentaire, non seulement au Sénégal, mais sur l’ensemble du continent africain.
Pour Aissatou Dieng, la formation constitue un axe stratégique incontournable. «La formation est une partie de l’offre de solutions et au producteur d’avoir les aptitudes nécessaires pour conduire une production de qualité.»
Un point de vue partagé par Alioune Badara Diongue, qui insiste sur le rôle du conseil agricole dans la durabilité et la résilience du secteur. «Aujourd’hui, cela nous permet d’être orientés et corrigés dans la planification, dans les maladies, dans les traitements pour avoir des productions optimales. Et c’est ces productions-là qui vont nous permettre de vendre, de conserver, de transformer pour que, s’il y a calamité au niveau mondial, on puisse dépendre de notre propre production, de nos propres réserves.»
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En réunissant des acteurs venus des quatre coins du monde, le Forum mondial du conseil agricole s’impose comme une plateforme internationale d’échanges, d’apprentissage et de coopération.
Entre savoir-faire, innovation et partage d’expériences, Dakar devient, le temps de ces trois jours, la capitale mondiale du conseil agricole, au service d’une agriculture africaine plus autonome, durable et souveraine.





