L’Afrique regorge d’énormes potentialités naturelles et représente aussi un marché intérieur de plus d’1,2 milliard de consommateurs. Mais malheureusement, ces potentialités sont sous-exploitées, faisant du continent le moins industrialisé de la planète. Pour combler ces insuffisances, les dirigeants réunis à Niamey ont décidé de poser les jalons de l’industrialisation et de la diversification économique du continent.
«Nos efforts d’industrialisation porteront prioritairement sur la transformation de nos ressources naturelles. (...) Au-delà des priorités sectorielles à définir selon les spécificités et les potentialités de chaque pays, le processus d’industrialisation gagnerait à être pensé dans une logique de diversification complémentaire et horizontale entre les États membres», a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (UA).
Les produits manufacturés et autres biens et services, fruits de cette industrialisation, serviront à la mise en œuvre du marché commun africain objet de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africain. Ce sommet est considéré comme le catalyseur pour l’opérationnalisation de cette dynamique portée par les chefs d’Etat. Le secteur privé, qui nourrit de nombreuses attentes, est par ailleurs un levier essentiel dans ce processus grâce à l’innovation dans les domaines tels que l’agriculture, l’agro-industrie, l’énergie et les infrastructures.
«Quand on exporte essentiellement les matières premières, nous exportons la valeur ajoutée et nous exportons aussi l’emploi à l’extérieur. Hier, la réflexion nous a permis de comprendre que 90% du cacao mondial est produit en Afrique, mais l’Afrique ne gagne qu’un tiers du revenu mondial, et nous voulons inverser la tendance», a déclaré Jules Ngankam, directeur général du Fonds africain de garantie.
«Pour avoir une bonne industrialisation, il faut que les équipements suivent. Donc on a besoin de fonds pour financer nos équipements et aussi pour nous permettre d’acquérir plus de marché pour faire tourner notre business», a confié pour sa part Manuelle Sery, entrepreneure ivoirienne.
Une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement prennent part au sommet extraordinaire de l’UA sur l’industrialisation et la ZLECAF.