A l’instar de ses prédécesseurs, le président-directeur général d’Ethiopian Airlines, Mesfin Tasew, compte bien laisser son empreinte à la tête de la compagnie nationale éthiopienne. Neuf mois après son arrivée à la tête de la compagnie qu’il avait servie durant 40 ans, Tasew a présenté la «Vision 2035» d’Ethiopian Airlines, certainement la plus ambitieuse depuis sa création en 1945. Un plan de développement qui devrait consolider davantage la domination du ciel africain par la compagnie.
Ce plan de développement contient des objectifs chiffrés et ambitieux. D’abord, au niveau de la taille de sa flotte, l’objectif affiché est presque de doubler celle-ci en la faisant passer de 140 appareils actuellement à 271 avions en 2035. Il faut souligner que la compagnie réceptionne actuellement un avion neuf chaque mois et dispose d’une des flottes les plus modernes du continent. Onze appareils ont été réceptionnés durant les 11 premiers mois de l’année en cours, et pour 2023, 11 autres sont attendus, dont 4 Dash8-400, un Boeing 737-800, 5 Boeing 737 Max-8 et un A 350-900.
Lire aussi : Ethiopian Airlines, le leader africain de l'aérien, met plein gaz sur la chaîne de valeur aéronautique
En ce qui concerne les destinations, Ethiopian compte fortement renforcer son réseau déjà très dense figurant parmi les 5 premiers au monde. Selon les nouvelles projections, la compagnie compte plus que doubler son réseau en le faisant passer de 131 destinations actuellement à 271 à l’horizon 2035. Cet ambitieux plan de développement du réseau sera facilité par la mise en place de l’Open Sky africain, dont 15 pays ont déjà lancé la phase pilote.
Grâce au doublement de son réseau et de sa flotte, Ethiopian table, à l’horizon 2035, sur le transport de 65 millions de passagers et de 3 millions de tonnes de fret, pour un volume d’affaires de 25 milliards de dollars. Pour y arriver, la compagnie compte poursuivre sa politique de partenariat stratégique avec les Etats africains qui souhaitent lancer leurs propres compagnies aériennes, a fait savoir son PDG. A ce titre, la République démocratique du Congo (RDC) et le Nigeria devraient rejoindre les pays dont les compagnies nationales ont noué des partenariats capitalistiques avec le pavillon éthiopien. Ces deux pays, concentrant environ 25% de la population africaine, pourraient donner une nouvelle impulsion à l’ambition d’Ethiopian.
Lire aussi : Ethiopian Airlines nargue la crise et la flambée du kérosène avec un bénéfice record de 937 millions de dollars
Tasew a souligné la réussite du partenariat qui a permis le développement du transporteur panafricain Asky Airlines, créé il y a 12 ans pour desservir l’Afrique de l’Ouest et qui se retrouve aujourd’hui avec un réseau de 25 destinations. Cette compagnie dont 27% du capital est détenu par Ethiopian, qui assure également sa gestion, est l’exemple type de réussite que le transporteur éthiopien souhaite développer dans de nombreux pays africains pour créer des hubs régionaux.
Enfin, rappelons qu’Ethiopian, détenue à 100% par l’Etat éthiopien, est aussi l’une des rares compagnies aériennes africaines bénéficiaires. Au titre de l’exercice 2021-2022, clos le 30 juin dernier, la compagnie a réalisé un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars et un bénéfice net de 937 millions de dollars. Ceci, en dépit de l’envolée du prix du kérosène depuis le déclenchement de la guerre Russie-Ukraine.