Dans une lettre adressée le 1er novembre 2022 à la présidente de la Chambre des représentants et la présidente du Sénat, le président américain, Joe Biden, a annoncé son intention de suspendre le Burkina Faso en tant que bénéficiaire du programme African Growth and Opportunity Act (AGOA). Lancé en 2000, Ce dernier vise vise à soutenir les économies d’Afrique subsaharienne et à renforcer les relations économiques entre Washington et cette région du continent. Il se traduit notamment par la facilitation des exportations de ces pays vers les Etats-Unis.
«Je prends cette décision parce que j’ai déterminé que le Gouvernement du Burkina Faso n’a pas établi, ou ne fait pas de progrès continu vers l’établissement, la protection de l’Etat de droit et du pluralisme politique, comme requis dans les critères d’éligibilité de la section 104 de l’AGOA», explique-t-il dans la lettre. Pour cette raison, poursuit le président américain, «j’ai l’intention de mettre fin à la désignation du Burkina Faso en tant que pays subsaharien bénéficiaire de l’AGOA, à compter du 1er janvier 2023». Le locataire de la Maison-Blanche ajoute néanmoins qu’il continuera d’observer si le gouvernement burkinabè fait des progrès pour se conformer aux exigences de l’AGOA.
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De son côté, l’ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai, s’est prononcée sur la décision du président américain. «Notre administration est profondément préoccupée par les changements inconstitutionnels dans le gouvernement du Burkina Faso», a-t-elle expliqué dans un communiqué publié le 2 novembre, ajoutant que son pays exhorte le Burkina Faso à «prendre les mesures nécessaires» afin de se conformer aux critères de l’AGOA et revenir à la «démocratie élective». Et la responsable américaine d’annoncer qu’elle va «fournir au Burkina Faso une feuille de route claire pour réintégrer le programme» et en promettant que l’administration américaine travaillera avec Ouagadougou pour atteindre cet objectif.
Par ailleurs, d’autres pays ont déjà connu le même sort que le Burkina Faso, pour des raison similaires. Depuis le 1er janvier 2022, l’Éthiopie, la Guinée et le Mali sont exclus du programme américain. Le premier pays a été ainsi puni pour «violations graves des droits humains reconnus internationalement», le deuxième pour «ne pas avoir établi, ou fait des progrès continus vers l’établissement, la protection de l’Etat de droit et du pluralisme politique», et le troisième pour «ne pas avoir établi, ou fait des progrès continus vers l’établissement, la protection de l’Etat de droit, du pluralisme politique, et des droits des travailleurs internationalement reconnus», ainsi que pour «ne pas avoir combattus les violations des droits humains internationalement reconnus».