C’est la patate chaude que compte laisser le président Muhammadu Buhari à son successeur: la fin des subventions des carburants. Une décision que l’actuel gouvernement nigérian a décidé de mettre en œuvre dès cette année. D’ailleurs, les 7 milliards de dollars de subventions annoncées dans la loi de finances 2023 ne couvrent que les six premiers mois de l’année.
Pour le second semestre 2023, le prochain gouvernement, dont le président sera élu en février prochain, doit gérer l’arrêt des subventions des carburants qui coûtent cher au budget de l’Etat et qui n’ont pas été budgétisées.
En effet, chaque année, ces subventions coûtent plus de 6.000 milliards de nairas, soit 13,5 milliards de dollars. Un montant qui correspond à plus de 25% du budget fédéral de cette année. En conséquence, l’arrêt des subventions permettra aux autorités d’économiser ce montant faramineux et atténuer ainsi le déficit budgétaire.
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La fin de cette subvention est nécessaire afin que l’Etat puisse réorienter le produit de des subventions vers d’autres secteurs sociaux au moment où le secteur pétrolier nigérian traverse une crise aiguë à cause notamment des vols de pétrole qui font perdre jusqu’à 600.000 barils quotidiennement à l’Etat et aux firmes multinationales implantées dans le pays. Bien affecté, ce montant pourrait aussi contribuer à stimuler la croissance de la première économie africaine en termes de PIB.
Reste que cette décision visant à éliminer les subventions va susciter la colère des populations comme ce fut le cas lors des précédentes tentatives de même nature. En effet, il faut souligner que grâce aux subventions, les carburants importés en quasi-totalité ne coûtent pas cher au Nigeria. Le litre d’essence coûte 202,48 nairas, contre une moyenne mondiale de 579,63 nairas, lors de la journée du 9 janvier, selon les données de Global petrol prices. Le Nigeria est donc le 9e pays au monde où l’essence coûte le moins cher.
A noter que la décision de l’Etat de mettre fin aux subventions des carburants intervient alors que le pays s’apprête à inaugurer la plus grande raffinerie de pétrole d’Afrique, celle de l’homme d’affaires Aliko Dangote, prévue le 23 janvier courant.