Après les affrontements entre villageois maliens et guinéens qui ont fait plusieurs morts la semaine dernière à la frontière guinéo-malienne, les ministres des deux pays chargés de l'administration des territoires se sont rencontrés lundi à Kankan afin de trouver une solution au conflit qui oppose les villageois.
"Nous avons déployé des missions techniques guinéennes et maliennes le long de la frontière pour les travaux de positionnement. Pendant que nous y travaillions, l’irréparable a été commis par nos populations", a déploré le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la décentralisation, le général Bouréma Condé.
Les techniciens guinéens et maliens vont donc reprendre le travail sur le terrain. En attendant, les deux parties ont convenu de veiller à l’application stricte de la mise à défens du site aurifère à l’origine du conflit entre les deux villages.
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De son côté, le général Bouréma Condé a confirmé que les populations en conflit "sont une seule". Pour preuve, "on trouve les mêmes patronymes des deux côtés de la frontière".
Lundi et mardi dernier, des escarmouches intervenues entre les villageois de Kantédou-Balandou (Guinée) et Gnaoulenni (Mali) ont fait près d’une vingtaine de morts. Mais les sources officielles présentent un bilan bien inférieur. Côté malien, on parle de six morts dont deux gendarmes. Alors que les Guinéens accusent leurs voisins maliens d’être à la base de ces affrontements pour avoir continué à exploiter les sites aurifères mis à défens, les Maliens indiquent que tout est parti de l’attaque du poste de gendarmerie de Niaulenni par des chasseurs dozo venus de Guinée.
La Guinée et le Mali sont deux pays d’Afrique de l’Ouest qui partagent une frontière longue de 858 kilomètres. Mais les deux pays partagent aussi la même culture mandingue. D’ailleurs, une célèbre phrase de l’ancien président guinéen Sékou Touré très souvent reprise en Guinée indique que "la Guinée et le Mali sont deux poumons dans un même cœur".