Les accords paraphés par les trois parties, ce 23 mars, s’inscrivent dans le cadre de l’appui des partenaires de la Guinée pour le redressement du secteur énergétique. D'un montant total de 50 millions d’euros, cette enveloppe se caractérise par un mécanisme de «blending» (mixage prêts et dons).En effet, l’Agence française de développement va apporter un prêt concessionnel de 30 millions d’euros. Et l’Union européenne, à travers son fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (AITF), une subvention de 20 millions d’euros.Ces fonds sont dédiés à la «réhabilitation et à l’extension» du réseau de distribution électrique dans les zones de Kagbélen et Ansoumaniah, deux quartiers de la banlieue de Conakry. Ils vont également permettre le renforcement de certaines lignes du réseau de transport électrique à centre-ville de Conakry et la création de quelques sous-tensions.La France qui s’affiche désormais comme un partenaire incontournable dans le secteur énergétique guinéen avec les financements des barrages Konkouré et Garafi, et l’arrivée récente de Veolia en Guinée, estime que cet appui financier soutiendra considérablement la croissance économique du pays.«L’énergie était une question centrale pour le redressement de l’économie de la Guinée. La Guinée en a besoin», a commenté Bertrand Cochery, l’ambassadeur de France à Conakry.Une idée partagée par le Chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Geradus Gielen, pour qui la production de l’énergie ne suffit plus. Il faut investir dans les réseaux de distribution en vue de fournir aux abonnés de l’énergie sécurisée.Pour sa part, l’AFD, qui justifie un engagement de l’ordre de 77 millions sur une vingtaine d’années en Guinée, croit que les accords signés aujourd’hui constituent une belle initiative guinéenne, française et européenne.Selon Jean-Pierre Marcelli, Directeur du Département Afrique subsaharienne de l'Agence française de développement (AFD), les conventions signées favoriseront, à l’horizon 2019, le raccordement de 50.000 abonnés et permettront à 400 000 personnes d’avoir accès à l’électricité de façon sécurisée.Côté guinéen, l’on se réjouit de cette signature qui aura, dit-on, un impact positif sur le secteur. D’après le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Cheick Taliby Sylla, les fonds accordés permettront aux abonnés de l'Electricité de Guinée (EDG), la société en charge de la production, du transport et de la commercialisation de l’électricité, de bénéficier d’un réseau électrique moderne, fiable et stabilisé. Un réseau à même de fournir de l'électricité de bonne qualité.Avec une puissance installée estimée à 600 mégawatts aujourd’hui, capable de satisfaire la demande à Conakry et dans ses périphéries, une partie importante de la production se perd dans les réseaux de distribution vieux de 50 ans, installés parfois par des citoyens.C’est pourquoi M. Sylla a promis un bon usage de ces fonds pour l’amélioration et la pérennisation de la desserte électrique.
Le 23/03/2016 à 19h22