L’accord portant sur la nouvelle acquisition a été signé en juillet dernier mais n’a été rendu public qu’aujourd’hui.
Selon la Société guinéenne de patrimoine minier (Soguipami), institution chargée de la gestion des participations de l’Etat guinéen dans les sociétés minières, cet accord a été paraphé à Conakry. Il a été signé par l’administrateur général de la Soguipami Ahmed Kanté, le directeur général de Rio Tinto Ismaël Diakité, celui de Simfer S.A Graham Davidson, ainsi que le représentant de la SFI -Société financièré internationale, filiale de la Banque mondiale, qui accorde des prêts aux compagnies privées.
«Les parties ont procédé à la signature du certificat d'actions, de l'ordre de mouvement des actions et de l'acte de transfert des actions à la Soguipami au nom de l'Etat», indique un communiqué de la Soguipami.
En réalité, l’accord de la cession d’actions de Simfer S.A à l’Etat guinéen obéit à l’esprit du Code minier du pays, dont l'article 151 dispose que l’attribution d’un titre d’exploitation minière donne immédiatement droit à une participation gratuite de l’Etat, à hauteur de 15% au maximum dans le capital de la société titulaire du titre.
Le même dispositif légal prévoit qu’en plus de cette participation gratuite, l'État se réserve également le droit d'acquérir une participation supplémentaire de 20% en numéraires si le titre concerne des minerais comme le fer, le diamant, la bauxite et les substances radioactives.
Après la signature de l’accord de cession, Rio Tinto reste toujours majoritaire avec 42,79%, suivi de Chinalco 37,95%, la Guinée 15% et la SFI 4,26 %.
Notons également que le Code minier accorde aussi à la Guinée des droits de rachat en numéraires de 10% dès maintenant, 5% en 2026 et 5% en 2031. Ainsi, selon ce schèma, la Guinée pourrait détenir 30% du projet à l'horizon 2031.
On rappelle que la cession est intervenue après les propos début-juillet, du nouveau PDG de Rio Tinto, Jean-Sébastien Jacques, selon lesquels le projet Simandou est devenu moins viable en raison de son investissement de 20 milliards de dollars dans un contexte marqué par la chute des cours.