Face au manque d’interlocuteurs nationaux et internationaux sur le processus électoral, la branche radicale de l’opposition en Guinée, réunie sous l’appellation «Opposition républicaine», a déclaré aujourd’hui son intention de redescendre dans la rue pour obtenir un cadre de pourparlers avec le pouvoir.«Nous ne pouvons pas croiser les bras et laisser une situation de dictature s’ériger dans le pays, nous avons donc décidé de reprendre nos manifestations sur la place publique», a affirmé le porte-parole du groupe Aboubacar Sylla.Pour l’heure, peu d’informations sont disponibles sur ce projet de manifestations. Si le collectif dit qu’elles reprendront après le mois de ramadan, il indique toutefois que la date exacte de démarrage, la fréquence et les lieux de déroulement sont actuellement en cours d’études par une Commission de stratégie mise sur pied, à cet effet.En voulant appeler ses militants à redescendre dans les rues à Conakry et à l’intérieur du pays, l’opposition veut surtout parvenir à un dialogue franc avec le pouvoir sur le processus électoral, la Commission électorale nationale indépendante, et l’Assemblée nationale qu’elle qualifie de «service rattaché à la présidence de la République».«Nous sommes dans un blocage total. Nous sommes dans une situation où malheureusement on n’a pas d’autres choix que de marcher et de dire que si la communauté internationale ne prend pas ses dispositions les conséquences seront graves», a ajouté Aboubacar Sylla.
En Guinée, les manifestations de l’opposition guinéenne sont souvent émaillées de violences, de blessés et de morts.Pour les prochaines manifestations, le groupe n’écarte pas d’ailleurs l’hypothèse de nouvelles bavures policières, même s’il attribue cela au pouvoir et aux forces de sécurité.Mais Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée présente ces manifestations comme le seul moyen pour forcer la main aux pouvoir. «On ne va pas aux manifestations parce qu’on a le plaisir. La rue nous coûte cher», a-t-il souligné.Rappelons que la Guinée attend l’organisation de ses élections communales et communautaires. Fixées dans un premier temps au mois de mars, elles ont ensuite été repoussées à la fin du premier semestre de cette année.L’opposition exige la tenue de ces élections locales pour remplacer les élus à la base, considérés comme maillons déterminants pour les processus électoraux à venir. Les dernières élections communales organisées en Guinée remontent à 2005.