Guinée: début d'une concertation «pour une transition apaisée»

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Le 28/06/2022 à 07h23, mis à jour le 28/06/2022 à 08h21

Le chef de gouvernement guinéen a reçu lundi à Conakry les principales formations politiques en vue d'un dialogue devant aboutir à «une transition apaisée vers un retour à l’ordre constitutionnel".

«Seule une démarche inclusive, adaptée à la réalité guinéenne, permettra de poser les jalons du bien vivre ensemble que nous ambitionnons tous», a déclaré aux partis politiques, aux organisations de la société civile et aux syndicats, le Premier ministre du gouvernement de transition, Mohamed Béavogui.

La Guinée est dirigée par une junte militaire depuis que le colonel Mamady Doumbouya a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021. Les autorités ont fixé à trois ans la durée de la transition.

Cette rencontre entre les forces politiques du pays intervient à moins d'une semaine d'un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui doit se prononcer sur une extension des sanctions économiques.

Deux tentatives de concertations ont déjà eu lieu depuis début 2022 mais elles avaient été boycottés par nombre d'organisations, dont L'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad) et le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Cette fois, ces deux coalitions politiques étaient présentes. Le FNDC, qui avait orchestré des mois de mobilisation contre Condé de 2019 à 2021, avait suspendu mercredi son appel à une manifestation contre la durée de la transition, pour «donner une chance» ce au dialogue proposé par le Premier ministre.

Il a posé comme préalable à sa participation au dialogue «l’acceptation d’un médiateur de la Cédéao».

A l'inverse, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG arc-en-ciel), l'ancien parti au pouvoir, a refusé d'y prendre part et a conditionné sa participation à la libération de ses cadres incarcérés et à l’arrêt des persécutions et interpellations des leaders politiques.

«Il est indispensable que chacun de nous ici présent comprenne une bonne fois pour toute que le seul agenda qui vaille est celui du peuple», a souligné le Premier ministre en préambule de la réunion.

Béavogui a demandé en conclusion aux participants «d'envoyer leurs contributions» d'ici le 1er juillet. Il n'a pas fixé de nouvelles dates de rencontres.

«C'est une déception», a réagi Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), membre de l'Anad. «Nous ne participerons plus jamais à une rencontre tant qu’il n’y aura pas un décret qui mettra en place un cadre de dialogue permanent qui va être présidé par un facilitateur désigné par la Cédéao», a-t-il assuré.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/06/2022 à 07h23, mis à jour le 28/06/2022 à 08h21