Le vendredi, les traces des violences de la veille sont encore perceptibles. Et apparemment la tension est loin de retomber. Sur l’autoroute Le Prince, des gendarmes et policiers tentent de rétablir la circulation. Mais ce n'est pas suffisant pour décourager les manifestants, à en croire Baldero Baldé: «Aujourd'hui nous sommes au rond-point de la tannerie, nous sommes venus répondre à l'appel à manifestation du FNDC».
Cet activiste en colère, reproche à l’actuel régime plusieurs manquements: «Nous sommes des citoyens libres, et donc depuis le 5 septembre, on a vécu un changement général et un colonel est venu, un putschiste qui a enlevé un président démocratiquement élu par le peuple de Guinée. Il a promis aux Guinéens qu'il va rompre avec les vieilles habitudes en nous donnant une justice indépendante, une justice impartiale et plus de liberté d'expression.»
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Ce vendredi, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les jeunes qui voulaient occuper la rue. Selon Colonel Mory Kaba, directeur adjoint des services de communication au ministère de la Sécurité, plusieurs policiers ont été blessés: «Sur l'axe Hamdalaye-Kagbelen, il y a encore des mouvements à ce niveau. Donc toute personne prise sur le terrain en train de jeter des pierres ou de troubler l'ordre publique est interpellée. La police et la gendarmerie ont des unités appelées "unités d'intervention". Ce sont ces unités qui sont dans les rues et qui sont engagées dans le cadre du maintien de l'ordre.»
Contrairement au bilan fourni par les organisateurs de la manifestation, la police ne fait état d’aucun cas de décès, ni de blessé par balles. A noter qu’hier soir, le Parquet général de la Cour d’appel de Conakry a engagé des poursuites judiciaires contre les organisateurs de la manifestation. D'où, nous a confié un manifestant, la raison de la reprise des manifestations ce vendredi.