Les «Forces vives de la nation» ont exigé «l’ouverture immédiate d’un cadre de dialogue inclusif» et menacé de nouvelles manifestations à partir du 15 août 2022 sur toute l’étendue du territoire national.
Elles ont dénoncé «les actes de répression», «les pertes en vie humaine et toutes les formes de violences enregistrées au cours des dernières manifestations», «l’instrumentalisation de la justice et les arrestations extrajudiciaires» ou encore "l'interdiction de manifestations».
Jeudi et vendredi, de violentes manifestations à Conakry ont fait au moins cinq morts selon les organisateurs, un seul selon les autorités.
La junte présidée par le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), a réquisitionné l'armée «pour le maintien de l'ordre», et procédé vendredi et samedi à des dizaines d'interpellations.
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Parmi elles, celles d'Oumar Sylla alias Foniké Mangué et d'Ibrahima Diallo, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile à l'origine de la manifestation.
Ce collectif, qui avait appelé à un autre mouvement de contestation le 4 août sur tout le territoire pour dénoncer la «gestion unilatérale de la transition» par la junte, a suspendu samedi les manifestations pour une durée d'une semaine «à la demande expresse» du chef de l'Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
«Cette trêve a pour unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée», a déclaré samedi le FNDC dans un communiqué.
Le G5 Guinée, un groupe de diplomates qui regroupe les Nations unies, la Cédéao, l'Union Européenne, les Etats-Unis et la France, dit avoir suivi «avec une vive préoccupation les événements de ces derniers jours, dont la tournure violente a causé la perte de vies humaines, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels».
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Il «déplore le recours excessif à la force et l'utilisation alléguée d'armes létales pour le maintien de l’ordre», dans un communiqué publié dimanche.
Le G5 Guinée souligne aussi «l’urgence d’instaurer un dialogue inclusif en vue d’une transition participative, apaisée et garante de la paix sociale».
S'exprimant jeudi à Bissau, Embalo a assuré avoir convaincu la junte d'accélérer le retour à la démocratie de trois à deux ans, une information qui n'a pas été confirmée par les autorités guinéennes.