Les enseignants guinéens ont un chapelet de revendications qui tournent autour de 11 points. Il s'agit de la construction de nouvelles salles de classe dans les institutions d’enseignement, de la rénovation des écoles publiques en état de vétusté, du paiement en fin octobre de la prime de documentation de l’année scolaire 2017-2018...
Devant Alpha Condé, président de la république et ancien instituteur, les enseignants ont aussi réclamé la revalorisation ou la correction de la caducité du statut particulier de l’éducation. Cela, conformément à l'article 100 de ce statut. Celui-ci dispose que "les échelles de traitement des enseignants-chercheurs devaient être revues périodiquement pour tenir compte des facteurs tels que l’augmentation du coût de la vie".
Les enseignants ont aussi demandé au Professeur-président une hausse des salaires et des traitements, du paiement effectif de la prime de zone à tous les ayant droits, du maintien de la valeur monétaire du point d’indice à 1.030.
Les enseignants veulent également la prise en charge financière effective des admis aux certificats professionnels.
De plus, ils ont plaidé pour la prise en charge et le relèvement des montants des primes mensuelles des assistants/attachés de recherche à cinq (5) millions de francs guinéens. Les assistants dans les universités ne sont pas oubliés. Pour ceux qui ont une ancienneté d'au moins quatre ans, on plaide pour l’avancement au grade de maîtres.
Enfin, les enseignants ont demandé à l'Etat de soutenir ADEHASO (ONG locale) dans la politique de construction de logements sociaux en faveur des enseignants.
Président de la cérémonie à Conakry, Alpha Condé a de nouveau profité de l'occasion pour remettre en cause le système éducatif du pays. Un système éducatif qui, selon lui, n'a pas permis de donner aux élèves une bonne formation. "On n’a pas permis aux jeunes de se former, on leur a donné le bac uniquement pour peupler les écoles privées. Voilà la réalité!", a dénoncé Alpha Condé, qui a aussi dénoncé la "magouille" dans le secteur.
Face à ce constat, le chef de l'Etat guinéen veut initier une refonte du système éducatif guinéen. "Nous allons reprendre ce système. Je ne peux pas être enseignant et ne pas faire en sorte que l'éducation en Guinée ne soit pas la meilleure en Afrique. C'est pourquoi les Etats généraux de l'enseignement doivent se tenir afin d'améliorer les conditions de vie de l'enseignant et mettre fin à toutes les magouilles dans nos écoles et universités", a annoncé le président Alpha Condé.