Ondes brouillées, radio suspendue, journalistes bastonnés, avertissements...La semaine passée a été particulièrement difficile pour la presse guinéenne. Déboussolés par ces "atteintes graves à la liberté de la presse", les journalistes ont manifesté mardi 7 novembre, à Conakry, du ministère de la Communication jusqu'au siège de la Haute Autorité de la Communication (HAC), l'organe en charge de la régulation des médias.
Les journalistes ont exprimé leur colère contre la HAC qui a suspendu la radio Espace pour une semaine et donné un avertissement à Gangan. Ils ont aussi dénoncé les violences dont certains de leurs collègues ont été victimes le 31 octobre dans une gendarmerie de Conakry.
Lire aussi : Guinée: le procès des meurtriers du journaliste tué en 2016 reporté et délocalisé
Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisation de la société civile de Guinée, estime qu'inquiéter la presse c'est inquiéter ceux qui défendent les droits des citoyens. "Les autorités ont intérêt à coopérer avec la presse et à la respecter. Parce que sans la presse, ceux qui dirigent aujourd’hui le pays ne seraient pas là", a-t-il déclaré. "Toutefois, nous demanderons aussi à la presse de respecter l'éthique et la déontologie."
La semaine dernière, le directeur d'une radio était placé en garde à vue et les ondes de sa radio brouillées pour avoir émis des rumeurs sur le président Alpha Condé. Le lendemain, des journalistes venus prendre de ses nouvelles dans une gendarmerie de Conakry étaient bastonnés par des gendarmes. L'humiliation de trop.
Ces évènements n'aideront pas la Guinée à remonter dans le classement de Reporters Sans Frontières. 101ème sur 180 pays dans le rapport 2017 de l’ONG, la Guinée risque encore d’être mal classée en 2018.