La fronde contre le président de la Fédération guinéenne de football se durcit. Sept ligues régionales de football viennent d’adresser, en effet, un courrier au président de l’instance dirigeante du football guinéen pour lui demander la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire. Une réunion qui pourrait, si elle se tient, déboucher sur son départ de la tête de l’institution.La décision des ligues a été prise lors d’une réunion de concertation des présidents et secrétaires généraux début-avril. Elle enjoigne au président de la FGF, Salifou Camara dit «Super V» de convoquer une assemblée générale extraordinaire «dans les délais règlementaires et statutaires de 90 jours inclusifs à partir de la date d'accusé réception du secrétariat général de la FGF».Il est bien clair qu'il s'agit là d’une crise de confiance qui secoue la FGF depuis le mois dernier lorsque, le 22 mars,11 membres sur 15 du Comité exécutif adressent un courrier à leur président.Dans leur missive, ils reprochent à ce dernier de gérer les affaires de leur institution dans la solitude. Ils l’accusent d’octroyer les marchés du Projet Goal de la FIFA sans appel d’offres, de négocier les contrats de sponsoring sans consulter son équipe et d’opérer dans l’opacité absolue.Les frondeurs reprochent également au président de la fédération d’avoir signé le contrat du sélectionneur français du Syli national, Luis Fernandez, sans l'avis consultatif du Comité exécutif.La liste des griefs est longue. Le président de la Fédération guinéenne de football qui juge le tacle trop sévère décide de répondre aux frondeurs.Dans une correspondance datée du 6 avril, il balaie ces accusations d’un revers de la main et rappelle avoir joué franc jeu dans la gestion financière, professionnelle et technique de l’instance.Salifou Camara estime dans sa réponse que la mise en place des commissions jugée «d’unilatérale» par ses collègues est du ressort et dans les prérogatives du président de la FGF. Et que les engagements et les paiements se font suivant le mécanisme de la double signature voulue et imposée par lui.Il ramène le groupe des frondeurs qu’il qualifie de «G11 négatif» à se référer aux différentes dépenses de la FGF dont la traçabilité existe conformément aux statuts. «Les présidents de la commission Marketing, Finances et le Secrétaire général ont été associés à différentes étapes de négociation et de renégociation des contrats de partenariat avec les sponsors», indique-t-il.A ses détracteurs qui souhaitent une consultation plus large dans la gestion du football guinéen, «Super V» utilise un grain d’ironie pour apporter des clarifications sur sa politique. «Si dans vos foyers les membres de la famille sont réunis tous les matins pour savoir combien de kilos d’oignons, de piments, de viande faut-il acheter pour la sauce du jour, dans notre institution noble, les choses se passent autrement», dit-il.Dans un registre plus sérieux, le président contesté souligne toutefois que les procédures d’attribution des marchés et le choix des entreprises ont été observés de bout en bout.Autant d’explications qui ont échoué à ramener la confiance au sein de l’équipe des quinze membres du Comité exécutif de la FGF. Les protestataires continuent à exiger l’assemblée générale extraordinaire. Et l’arrivée dans le jeu des ligues régionales vient conforter leur revendication.
Le 13/04/2016 à 18h17