Le gouvernement guinéen saisit la CAF et la FIFA sur la crise à la Fédération de football

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Le 19/04/2016 à 15h04

Pour éviter d'être taxé d'immixtion dans les affaires intérieures du football, le gouvernement guinéen a cru bon de saisir la CAF et la FIFA, les invitant à intervenir pour une résolution rapide et définitive de la crise qui fragilise de jour en jour la Fédération guinéenne de football.

L'annonce a été faite par le ministre des Sports et de la Culture. Lassé de voir les membres du Comité exécutif de la Fédération guinéenne de football (FGF) se déchirer autour de la gestion de leur institution, le gouvernement s'est décidé de faire recours aux services de la CAF et la FIFA.«Nous venons de signer une correspondance adressée aux instances de football international pour les alerter», a révélé ce lundi le ministre Siaka Barry, tout en déplorant «une incohérence» dans la conduite des affaires de l'actuelle FGF. «La fédération est sensée servir les intérêts du football guinéen et non un frein aux intérêts de ce même football», a-t-il précisé.Si les autorités politiques guinéennes ont décidé d'agir de la sorte, c'est parce que le conflit qui oppose les frondeurs à leur président Salifou Camara a atteint son paroxysme, avec l'arrêt, le weekend dernier, du championnat national de football.La Commission nationale des arbitres qui s'est rangée dans le camp des onze frondeurs a annoncé samedi le retrait des arbitres de toutes les compétitions officielles organisées sur tout le territoire national y compris le championnat de ligue professionnelle. Et pour ne rien arranger à cette tension suffisamment forte, la Ligue Guinéenne de Football Professionnelle a annulé à son tour tous les matchs de la 11e journée de ligue 1 qui étaient programmés samedi et dimanche.Il faut souligner que ces onze frondeurs, conduits par le vice-président de l'institution, Amadou Diaby, accusent leur president de signer les contrats de sponsoring sans consultation, d'accorder des marchés de gré à gré dans le cadre de l'exécution des projets de la Fédération.Des thèses de gestion solitaire que le principal accusé, Salifou Camara alias « Super V» réfute et parle de cabales visant à nuire à sa réputation.Les protestataires exigent la tenue d'une Assemblée générale dans un bref délai pour tirer les choses au clair. Laquelle assemblée, si elle est organisée, pourrait anticiper le départ de l'actuel president. Avant le gouvernement guinéen, ces derniers avaient été les premiers à saisir les deux instances du football africain et international pour solliciter leur intervention.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 19/04/2016 à 15h04