En visite de travail en France en juillet 2021, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait affirmé «être d'accord avec la fin prochaine de l'opération Barkhane au Sahel. Il affirmait alors que Paris «n'a pas à faire la guerre à la place des Sahéliens». Aujourd'hui, nombreux sont les acteurs de la société civile nigérienne qui s’interrogent sur la décision du président français approuvée par son homologue du Niger de repositionner les forces françaises Barkhane et européennes Takuba vers le Niger.
«Le président nigérien avait martelé que nous n’avons pas besoin d’hommes au sol. Nous ne comprenons pas ce revirement. Nous menons un combat contre les forces impérialistes qui sont sur notre territoire. Le peuple du Sahel a compris qu’on ne peut plus le berner de cette façon. Vous vous rappelez qu’il y a eu le sommet de Pau où la société civile a été conviée simplement parce que la France a compris que l’opinion africaine ne valide pas sa politique en Afrique», déclare Maikoul Zodi, activiste de la société civile nigérienne.
«Je me suis posé la question de savoir si cette décision a reçu l’aval du Parlement nigérien qui est l’émanation du peuple. A mon avis, c’est ce qui devrait être fait parce que le Niger est souverain», déclare Adamou Yacouba, un citoyen.
Quelque 4.600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne, dont 2.400 au Mali. Depuis le début de l'opération Barkhane, l’armée française affiche un bilan de 53 soldats morts dans ses rangs.