Le ministre français de la Défense, Jean Yves-Le-Drian, a accusé le HCUA de pratiquer un double jeu, rappelant sa proximité avec le groupe terroriste Ançar Eddine du chef djihadiste Iyad Ag Ghaly. Cette déclaration a été corroborée par le chef d’état-major général de la force onusienne au Mali, Hervé Gomart, qui a affirmé lors d’une conférence de presse "qu’il y a des gens qui sont avec les forces étrangères le jour, et du côté des terroristes la nuit’’. "Je ne peux pas croire qu’au Mali, aujourd’hui, personne ne soit au courant de rien avec tout ce qui se passe", s’offusque Hervé Gomart.En réaction, le porte-parole du HCUA, Almou Ag Mohamed, dans un communiqué publié vendredi dernier, s’est indigné et appelle les garants de l’accord, au premier rang la France, à prendre ses responsabilités face au blocage de la mise en œuvre des dispositions de l’accord. «Le HCUA ne saura être détourné par une quelconque menace du combat qu’il s’est engagé à mener avec responsabilité et persévérance, celui du rétablissement de la dignité et de la liberté du peuple de l’Azawad, bafouées de la colonisation à nos jours», mettent en garde les ex-rebelles.Ce clash, intervient au moment où les groupes armés (CMA et Gatia) annoncent leur retour au sein du comité de suivi de l’accord dont la 9e réunion se tient ce lundi 13 juin. Ils avaient quitté le comité le 20 mai dernier, accusant le gouvernement de trainer les pieds dans la mise en place des autorités intérimaires.C’est la première fois que des soupçons de connivence d’un groupe armé signataire de l’accord de paiw est publiquement évoqué par la communauté internationale. C’est un secret de polichinelle. Les groupes armés choyés par la communauté internationale sont indissociables des groupes terroristes au nord du Mali. La plupart des combattants des groupes, qui composent notamment la CMA, sont issus des restes des groupes terroristes et djihaidstes après l’intervention française en 2013. Les attaques sur le terrain étayent bien cette thèse. Comme l’atteste la multiplication des attaques contre les forces maliennes, onusiennes et françaises suite à la suspension de la participation des groupes armés au comité de suivi de l’accord.
Le 13/06/2016 à 11h00