La Russie disposée à armer le Mali

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Le 13/10/2016 à 10h05, mis à jour le 13/10/2016 à 12h09

Le vice-ministre des Affaires étrangère de la Fédération de Russie et représentant spécial du président Vladimir Poutine pour le Moyen-Orient et l’Afrique est arrivé hier à Bamako. Il a annoncé la disponibilité de Moscou à aider militairement le Mali pour préserver son intégrité territoriale.

L’appel des Maliens à un soutien russe pour faire face à l’insécurité persistante au Nord du Mali a été entendu. Quelques semaines après que des milliers de Maliens ont manifesté devant l’ambassade russe à Bamako pour demander le soutien russe pour faire face à l’insécurité au Nord du pays, le vice-ministre russe des Affaires étrangère et envoyé spécial de Poutine pour le Moyen-Orient et l’Afrique est arrivé à Bamako. Il apporté en quelque sorte la réponse russe aux 2 millions de signatures d’une pétition de citoyens demandant une implication russe dans la gestion de la crise nord-malienne.

Au cours d’un point de presse, l’envoyé du président Poutine a annoncé de belles perspectives de coopération avec le Mali, notamment dans le domaine sécuritaire, la lutte contre le terrorisme, la formation des militaires, les projets économiques et la formation professionnelle. «La Russie est disposée à livrer des armes au Mali pour lutter contre le terrorisme», a-t-il déclaré avant de réaffirmer l’attachement de son pays à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. «La Russie suit de très près les évènements qui se passent au Mali et autour du Mali. En tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie pense que les problèmes africains doivent être résolus par les Africains», a ajouté Mikhaïl Bogdanov.

Les autorités maliennes à travers le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye Diop, ont salué le président Poutine et son gouvernement pour le soutien constant au Mali. «La Russie a toujours voté les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali. Ce n’est pas une surprise pour qui connait l’histoire des relations des deux pays», a rappelé Diop.

Il faut dire que cette annonce était très attendue par une frange de la population malienne qui ne fait plus confiance aux acteurs impliqués dans la résolution de la crise depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Le 22 septembre dernier, jour de l’anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, un regroupement d’associations avait tenu un sit-in devant l’ambassade de la Russie au Mali pour demander expressément l’implication du président Poutine dans la résolution de la crise.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 13/10/2016 à 10h05, mis à jour le 13/10/2016 à 12h09