22 septembre 1960 - 22 septembre 2016, cela fait 56 ans que le Mali, autrefois appelé le Soudan, accédait à la souveraineté. Les pères de l’indépendance, avec à leur tête Modibo Kéïta, premier président du Mali, doivent aujourd’hui se remuer dans leurs tombes.
Depuis 2012, la souveraineté et l’intégrité territoriale sont mises à mal par trois faits majeurs. Il s’agit d'abord de la rébellion Touareg, appuyée par le retour d’éléments de l’ancienne garde du guide libyen Kadhafi tué par les forces de l’OTAN. Ensuite, l'impact du coup d’Etat de la soldatesque de la ville garnison de Kati, dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et qui a accéléré la décadence de l'armée. Et, enfin, l’occupation djihadiste des 2/3 du territoire national pendant près d’un an.
Ainsi, la stabilité a cèdé à l’instabilité et la sécurité des personnes et de leurs biens a basculé dans l'insécurité caractérisée par des attaques terroristes et des conflits intercommunautaires. Le mal de l’insécurité, au départ répandu au nord, s’est dangereusement déplacé au centre du pays y compris dans la capitale où des attentats ont eu lieu.
L’accord pour la paix et la réconciliation, issu d’un marathon de négociations à Alger, qui porte l’espoir d’un retour rapide de la paix n’est plus que l’ombre de lui-même. Plombé par le conflit intercommunautaire opposant Ifoghas et Imghads à Kidal, le processus de mise en œuvre de l’accord est complètement aux arrêts.
Sur une bonne partie du territoire national, la souveraineté de l’Etat est totalement absente, créant un sentiment d’abandon dans certaines localités. L’autorité de l’Etat central est affaiblie par des scandales de corruption à répétition. Le front social, lui non plus, ne chôme pas. Les grèves et les marches de protestations se multiplient et donnent l’impression d’un sentiment d’insatisfaction général.
C’est dans ce contexte d’impasse que le Mali célèbre ce jeudi 22 septembre 2016, le 56e anniversaire de son accession à l’indépendance.
