Lors d'un "accrochage" à Karakindé, dans la région de Mopti, les militaires maliens ont "neutralisé 10 terroristes, récupéré de l'armement, des engins explosifs et autres matériels de guerre", selon un communiqué du ministre de la Défense, Tiéna Coulibaly.
Le ministre félicite l'armée et "invite les populations à continuer d'apporter leur soutien et leur appui aux forces de défense et de sécurité, singulièrement dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes".
Sur place, dans la localité de Koro, aucune information sur les circonstances de cet accrochage n'était disponible de source indépendante.
L'armée malienne avait annoncé samedi avoir "tué 13 terroristes" et perdu trois militaires lors d'une attaque à Boni, également dans le centre du Mali.
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Ces derniers mois, les annonces par l'armée malienne de la "neutralisation de terroristes" dans le centre du Mali ont souvent été contestées par les organisations de défense des droits de l'Homme et d'habitants, qui ont dénoncé des exécutions extrajudiciaires présumées.
Ainsi, le 19 mai, lors d'une patrouille sur un marché de la localité de Boulkessi, proche du Burkina Faso, à la suite de la mort d'un militaire malien, la riposte de l'armée avait fait douze tués.
L'armée malienne avait d'abord parlé de "douze terroristes neutralisés", alors qu'il s'agissait de civils, selon des habitants, avant d'évoquer dans un communiqué ultérieur, le 7 juin, "la neutralisation de douze personnes", ainsi que des "zones d'ombre" et l'ouverture d'une enquête du procureur militaire.
Les forces armées maliennes sont les plus touchées par les attaques jihadistes, en particulier dans la région de Mopti, souligne dans son dernier rapport trimestriel sur le pays le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
La sécurité des civils continue à se dégrader dans cette région, avec notamment une "augmentation des conflits intercommunautaires", ajoute-t-il.
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Malgré des mesures prises depuis le début du mois de mai par le gouvernement pour y remédier, "la multiplication des allégations faisant état d'exécutions sommaires et d'exactions commises par les membres des forces maliennes de défense et de sécurité a continué de saper la capacité de ces dernières à rétablir la stabilité", selon le rapport.
Les violences se multiplient depuis trois ans dans le centre du Mali entre Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture.
La minorité peule affirme être systématiquement soupçonnées de collusion avec le groupe armé du prédicateur jihadiste peul Amadou Koufa, apparu en 2015 dans la région.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont propagées au centre et au sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.