Vidéo. Le couscous ni marocain ni algérien, mais bien africain

VidéoMarocains et Algériens sont en concurrence concernant la paternité du couscous. Ils cherchent chacun de leur côté à faire inscrire ce plat au patrimoine mondial de l’humanité par l'UNESCO. Et pourtant...

Le 25/02/2018 à 12h45, mis à jour le 26/02/2018 à 09h16

Marocains et Algériens s'étripent autour du plat de couscous sans savoir qu'ils le partagent avec la quasi totalité des pays de l'Ouest du continent qui, eux aussi, en réclament la propriété. 

En effet, les deux pays du Maghreb, souhaitent faire inscrire, chacun en son nom propre le couscous au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.

Pourtant, s’il est indéniable que le couscous fait partie de la tradition berbère millénaire, on le retrouve également dans le patrimoine culinaire de toute l’Afrique de l’Ouest voire d’Afrique centrale, de la Mauritanie, au nord du Cameroun, en passant par le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire ou le Burkina Faso.

Cependant, dans cette partie du continent, le couscous ne se prépare pas avec du blé, mais avec du mil ou du millet qui sont les céréales traditionnelles servant depuis toujours de base à la nourriture dans cette région. Quand le maïs venu d’Amérique du Sud a fait son entrée en Afrique, il a très vite été converti à la tradition du couscous africain.

Encore aujourd’hui, dans les villes et villages, les femmes transforment toutes ces céréales en savoureux grains de couscous. 

Régulièrement, madame Konaté, jeune ménagère de Bamako, se livre à cette délicate tâche avec ses mains expertes. Les graines sont d’abord nettoyées à l’eau afin de les débarrasser de toutes les impuretés. Elles sont ensuite séchées avant d’être confiées au moulin électrique de Oumar Diarra qui les transforme en farine. C’est chez lui que se rendent toutes les femmes du quartier. Le service est facturé en fonction du volume de céréales, mais le prix n'excède guère les 50 FCFA par kilo de mil, de maïs ou de millet moulu.

De retour à la maison avec la fameuse farine, le véritable travail de transformation en couscous commence. Pendant une demi-heure environ, la farine est malaxée dans une calebasse. A défaut, un bol en plastique ou en métal peut faire l’affaire. Progressivement, la fine poudre s’agglomère pour donner des petits grains qui seront cuits à la vapeur. Le couscous proprement dit est alors prêt, mais il lui faudra une bonne sauce avec laquelle la semoule sera servie.

Au Sénégal, il existe une multitude de sauces qui accompagnent le fameux Thiéré en wolof, ou Lathiri en pulaar. La sauce de Mboum est à base de feuilles, de viande ou de poisson fumé et séché, alors que la sauce de Bassé Salté est préparée à base de pâte d’arachide et de viande. Quant au Thiéré Sim, c’est lui qui se rapproche le plus du couscous marocain traditionnel aux sept légumes..

Par Malick M. Ndiaye-Diemba M. Konate-Moustapha Cisse
Le 25/02/2018 à 12h45, mis à jour le 26/02/2018 à 09h16