Alors qu'il est en bisbille avec le Sénégal à propos de la question palestinienne, Israël est en bon terme avec la plupart des 14 autres pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Benjamin Netanyahu ne veut pas rater une si belle occasion de s'asseoir avec 15 chefs d'Etat africains qui ont pour habitude de parler d'une seule voix. L'objectif sera de leur vendre sa proposition de coopération dans le domaine agricole et de lutte contre le terrorisme. Le Premier ministre israélien risque de faire mouche, bien que la quasi-totalité des pays ouest-africains soit à dominante musulmane et très sensible à la cause palestinienne. Car, malheureusement, beaucoup privilégient la realpolitik à la question des droits de l'Homme en Palestine.
En effet, ces deux thèmes, l'un étant une solution à l'insécurité alimentaire et l'autre devant aider à venir à bout du terrorisme dans le Sahel, intéressent au plus haut point l'ensemble des 15 pays.
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ll faut dire que depuis quelques années, Israël multiplie les appels du pied envers les pays africains. L'année dernière, les relations avec la Guinée ont été rétablies, après plusieurs décennies de rupture. Il y a certes eu, le coup de froid avec le Sénégal qui introduit une résolution condamnant la politique de colonisation menée par l'Etat hébreu, mais dans l'ensemble, le gouvernement de Netanyahu a trouvé une oreille plutôt attentive dans la plupart des pays de la région. Il n'a de cesse d'inviter des parlementaires, des hommes politiques ou des décideurs de haut niveau à se rendre à Tel-Aviv. D'ailleurs, Marcel Alain De Souza, le président de la commission de la CEDEAO qui a quasiment un rang de chef de d'Etat s'était rendu dans la capitale israélienne en juillet 2016.
C'est dire que, si le Maroc entend voir la conférence des chefs d'Etat une décision favorable à sa demande d'intégrer l'organisation régionale, Israël veut bien lui voler la vedette en nouant une relation solide avec la CEDEAO. Ce sera pour Netanyahu une manière de compenser les difficultés à développer la coopération avec l'Union africaine. Car dans l'organisation continentale, des pays comme l'Algérie y sont farouchement opposés.